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| Elle arriva et découvrit une cour déserte. | |
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Age : 28 Situation professionnelle : étudiante | Sujet: Elle arriva et découvrit une cour déserte. Mar 22 Avr - 12:31 | |
| Le soleil dorait la couenne des pigeons qui dormaient paresseusement dans la cour de l'établissement. L'endroit semblait désert, comme si ce sol n'avait pas été foulé depuis plusieurs années au moins. Pas même un pauvre cadavre de canette, une feuille de contrôle chiffonnée et abandonnée, ou encore un vieux chewing-gum décoloré pour attester d'une vie passée dans ces lieux.
Iphigénie vérifia deux ou trois fois l'heure sur le cadran de sa montre argentée. Était-ce un jour férié ? Tous les étudiants avaient donc cours et pas un pour se rebeller contre les murs mornes du lycée ? Ce qu'ils ont l'air sérieux, les étudiants d'ici !... La jeune fille sourit et en conclue qu'elle devait avoir manqué le début des cours et qu'il valait mieux attendre la prochaine heure pour faire son entrée. Elle choisit un banc non loin d'elle, y déposa son sac de toile beige et cuir et s'assit, en ayant bien pris garde à ce que sa jupe ne remonte pas de manière indécente.
Toujours le sourire aux lèvres, elle ouvrit son sac à la recherche d'une quelconque activité. Elle trouva en premier son téléphone portable qui n'affichait aucun nouveau message, puis un livre. "Au bonheur des Ogres" de Daniel Pennac. Elle aimait beaucoup cet auteur qui ne lésinait pas sur la dérision et l'humour avec un personnage principal "Bouc Emissaire" de profession. Incongru était le mot préféré d'Iphigénie. Une mèche de ses cheveux bruns lui barra la vue, elle dut donc la replacer derrière son oreille, ce qu'elle fit machinalement en tordant légèrement la bouche du côté gauche, une vieille habitude qu'elle avait prise inconsciemment.
Mr Malaussène racontait ses malheurs quand Iphigénie entendit un bruit sec derrière elle, à cause duquel elle sursauta. Si fort, que son livre lui échappa des mains. Les yeux écarquillés, elle se retourna pour découvrir la cause de ce bruit inattendu.. |
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Age : 29 Situation professionnelle : Etudiant | Sujet: Re: Elle arriva et découvrit une cour déserte. Dim 27 Avr - 13:50 | |
| Rares étaient les jours où Serei se promenait sans son sac de sport sur lui. Pourtant, alors que ce jour-ci prêtait particulièrement à l'entrainement, le voici déambulant le long des sentiers qui menaient à l'université. Ses cours commençaient tard, et il avait décidé de marcher un peu, avait quitté volontairement sa chambre plus tôt pour pouvoir profiter de la tranquillité et la fraîcheur des bois, avant que la populace ne se décide à vivre pleinement en extérieur. Il était tranquillement arrivé jusqu'à la cour de l'établissement fréquenté, et s'était fait la remarque que les lieux étaient très calmes, pour une journée pareille. En même temps, les gens étaient soit en cours, soit allés se promener ou profiter du centre-ville ; ils ne seraient pas restés dans l'enceinte de la fac juste pour le plaisir de s'asseoir sur ses bancs. Et pourtant... Il remarqua à ce moment même une silhouette féminine, docilement posée sur l'une de ces places, penchée, pensait-il, sur ce qui devait être un cahier de cours, ou alors, un livre. Il se demanda s'il serait correct d'aller la déranger en s'asseyant à ses côtés plutôt que d'aller s'installer plus loin, mais il détestait quand les gens, dans la situation où lui, était assis, se mettaient sur des bancs plus éloignés, comme s'il exhalait la peste. Evidemment, il savait que certaines personnes n'aimaient juste pas se poser auprès d'inconnus, c'était légitime, et parfaitement compréhensible. Il fit un pas, et, comme dans les films, posa négligemment le pied sur une branche qui craqua sous son poids. "Oups", se dit-il en crispant les lèvres. Conscient d'avoir fait peur à la jeune fille pour l'avoir vue sursauter, il s'avança encore, jusqu'à arriver assez près pour s'excuser comme il se le devait, se penchant légèrement en avant :
- Pardonnez-moi, je ne voulais pas vous déranger...
Il se pinça les lèvres, se redressa et remit son tee-shirt en place en le tapotant deux-trois fois. Il désigna la place libre à côté de la demoiselle.
- Puis-je...? |
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Age : 28 Situation professionnelle : étudiante | Sujet: Re: Elle arriva et découvrit une cour déserte. Dim 27 Avr - 14:56 | |
| Un garçon se tenait là, non loin d'elle et la regardait d'un air désolé. Il s'excusa d'ailleurs immédiatement de lui avoir fait peur :
- Pardonnez-moi, je ne voulais pas vous déranger...
Toujours sans mot dire, Iphigénie le regarda s’épousseter.
- Puis-je...?
Pouvait-il.. ? Certes, mais quoi donc ? Elle fronça très légèrement les sourcils, ce qui vint faire naître une toute petite ridule entre ses deux sourcils, puis cligna des yeux deux fois de suite. La compréhension la frappa alors plusieurs fois consécutives.
En premier lieu, elle réalisa qu'il semblait lui montrer quelque chose et que, probablement, ce quelque chose venait en complément de cette énigmatique question à laquelle elle ne savait que répondre. Suivant du regard ce qu'il lui désignait, Iphigénie compris de fait - deuxième stade de compréhension-, qu'il parlait de la place près d'elle sur le banc. Au prix d'un effort de recomposition mentale de la question complète, Iphigénie réussit donc à comprendre l'entièreté de la situation, et son visage s'illumina avant de se fendre d'un sourire ravi.
- Bien sûr, avec plaisir ! s'empressa-t-elle de répondre, craignant qu'il ne change d'avis en voyant combien elle pouvait être une personne distraite.
En terminant sa phrase, elle rosit de contentement. Elle craignait de ne rencontrer personne pour son premier jour dans cet établissement et elle accueillait avec soulagement l'arrivée de ce garçon fort aimable. Qui plus est, il venait s'adresser à elle et rien au monde n'aurait pu faire plus plaisir à la jeune fille qu'un brin de compagnie par ce temps radieux. Elle ramassa son livre et l'essuya rapidement avant de le replacer soigneusement dans son sac qu'elle déplaça afin que le garçon soit plus à son aise.
- Je m'appelle Iphigénie ! s'exclama-t-elle. Je suis nouvelle ici.., crut-elle bon d'ajouter.
Elle espérait qu'il en profite pour discuter avec elle. |
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Age : 29 Situation professionnelle : Etudiant | Sujet: Re: Elle arriva et découvrit une cour déserte. Dim 27 Avr - 15:59 | |
| Serei avait regardé la jeune fille, souriant, comme il avait aimé s'y habituer. La demoiselle le regarda quelques instants durant. N'avait-il pas été assez clair, à tout hasard...? Tout lui avait semblé si simple pourtant. Enfin, que pouvait-il demander d'autre que la place ? Serei était trop poli pour s'imposer en quoi que ce soit ; peut-être aussi faisait-elle partie des gens qui n'aimaient pas que des inconnus tentent d'engager la conversation. Serei n'était pas un garçon très doué, relationnellement parlant. Quoiqu'il en soit, il profita de cet instant de flottement pour détailler la jeune fille, qui lui semblait déjà très jolie de dos, et qui avait confirmé sa première impression lorsqu'elle l'avait regardé. Elle avait de magnifiques yeux bleus, et rêveurs surtout. Serei sourit à cette pensée : les filles qu'il rencontrait sur cette île avaient toutes de beaux yeux rêveurs. A croire que cette île était faite pour les esprits qui aiment voler. Ou rendait les esprits fantasmagoriques.
- Bien sûr, avec plaisir ! répondit-elle finalement, manquant de faire sursauter le garçon.
Il sourit pour la remercier, et la regarda pousser son sac dans lequel elle venait de replacer son livre, sur lequel elle avait pris la précaution de passer un coup pour l'épousseter. Serei s'empressa de s'asseoir, ne sachant plus où se mettre et commençant à se sentir peu à l'aise à être debout sans rien faire. Il ôta son sac de cours de son épaule et le posa entre ses pieds et frotta ses mains sur ses cuisses, et ravala discrètement sa salive, avant de donner à nouveau toute son attention à la jolie fille.
- Je m'appelle Iphigénie ! Je suis nouvelle ici...
- De quelle origine est-ce ? C'est vraiment très doux, comme prénom, j'aime beaucoup. Iphigénie...chuchota-t-il pour réentendre la sonorité de ce nom. Oui, c'est vraiment très beau, et je n'avais jamais entendu.
Il se trouva assez étrange, à répéter le prénom d'une inconnue, de cette façon, et s'empressa du coup de se présenter pour tenter de rattraper le coup :
- Pour ma part, c'est Serei. Et je ne suis pas nouveau, rit-il. J'habite ici depuis quelques années. Pas depuis la naissance, mais quatre, cinq ans. -Il se tut quelques secondes- Je ne voulais pas te déranger, tu peux continuer à lire, si tu veux.
Lamentable ; c'était l'adjectif qui décrivait le mieux Serei dans sa façon de se comporter, pensait-il. A chaque fois qu'il parlait à quelqu'un qu'il ne connaissait pas, il se rappelait qu'il était une personnalité timide, peu à l'aise avec autrui, malgré son amour des conventions sociales qu'il savait respecter à merveille, et qui lui plaisait à appliquer. Il aimait pourtant énormément l'humain, et se trouvait triste de ne pas savoir s'y faire et se demandait pourquoi c'était si dur de nouer des relations alors qu'il faisait de son mieux. Serei était sûrement trop dans son monde. Trop pour pouvoir trouver des attaches stables sur terre qui l'empêcheraient de s'envoler.
- C'est la première fois que tu viens à l'université alors ? tenta-t-il malgré tout. |
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Age : 28 Situation professionnelle : étudiante | Sujet: Re: Elle arriva et découvrit une cour déserte. Dim 27 Avr - 17:54 | |
| Le garçon pris place près d'Iphigénie, après avoir calé son sac entre ses jambes. Il avait suivi tous les mouvements de la jeune fille tandis qu'elle lui avait fait de la place, à cause de quoi elle avait senti ses joues rosir de plus belle. La réponse du garçon ne se fit pas attendre.
- De quelle origine est-ce ? C'est vraiment très doux, comme prénom, j'aime beaucoup. Iphigénie...chuchota-t-il pour réentendre la sonorité de ce nom. Oui, c'est vraiment très beau, et je n'avais jamais entendu.
Elle lui sourit et pinça un peu les lèvres en relevant légèrement la tête, signe qu'elle réfléchissait au meilleur moyen de lui répondre. Lorsqu'elle fut à peu près au clair sur sa réponse, elle le regarda de nouveau dans les yeux et, après avoir replacé une mèche de ses cheveux qui lui barrait la vue, elle entreprit de lui expliquer l'origine de son prénom farfelu. Il ajouta cependant très vite, l'empêchant de répondre :
- Pour ma part, c'est Serei. Et je ne suis pas nouveau, rit-il. J'habite ici depuis quelques années. Pas depuis la naissance, mais quatre, cinq ans. -Il se tut quelques secondes- Je ne voulais pas te déranger, tu peux continuer à lire, si tu veux.
Elle ouvrit les yeux un peu plus grand, surprise qu'il semble inquiet de la déranger. Peut-être ne lui montrait-elle pas assez qu'elle était ravie qu'il discute avec elle ? Attristée, elle chercha un moyen de le rassurer, mais une fois de plus, il reprit la parole avant qu'elle ne formule une réponse.
- C'est la première fois que tu viens à l'université alors ?
Soulagée, elle inclina la tête sur le côté. Serei avait posé beaucoup de questions à la suite, et Iphigénie n'était pas sûre des réponses qu'il attendait. Elle n'était pas très douée pour déterminer ce qui était simplement de la politesse et ce qui faisait montre de l'intérêt qu'on pouvait lui porter. Etant donné qu'elle était plutôt naturelle, elle choisit de répondre à toutes ses questions, dans le doute. En espérant tout de même ne pas l'ennuyer.
- Pour être honnête, je ne connais pas vraiment l'origine de ce prénom, si ce n'est que ma mère est, comment dire.. un peu excentrique et qu'elle aime tout ce qui sort de l'ordinaire. Elle voulait que l'on se démarque, ma sœur et moi, alors elle a cherché des prénoms qu'elle n'avait jamais entendus. Je ne suis même pas sûre qu'elle les apprécie particulièrement, rit-elle.
Il était en effet fort probable qu'il ne s'agisse que d'une lubie passagère de sa mère et que les prénoms qu'elle avait choisis ne lui avaient plu que par leur excentricité, rien d'autre. Elle enchaîna rapidement, soucieuse de ne pas paraître trop bavarde dès la première rencontre.
- C'est la première fois que je viens oui ! Je crois que j'avais cours aujourd'hui, mais je suis arrivée trop tard et.. Je me suis dit qu'il convenait mieux de se présenter en début de cours qu'en plein milieu -elle rit doucement, une fois de plus- et toi, Serei, tu n'as pas cours ?
Elle prit plaisir à prononcer le prénom du garçon. Ca lui donnait un peu l'impression qu'ils étaient proches. C'était peut-être un peu bizarre de penser ce genre de chose, mais Iphigénie était une rêveuse, qui se laissait facilement emporter par son imagination. |
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Age : 29 Situation professionnelle : Etudiant | Sujet: Re: Elle arriva et découvrit une cour déserte. Dim 27 Avr - 20:06 | |
| La jeune Iphigénie pencha la tête sur le côté. Serei la regardait, toujours en souriant légèrement. Assez pour paraître aimable, mais pas trop pour ne pas devenir effrayant. Serei savait qu'un homme qui regardait une femme en souriant pouvait vite être craint et soupçonné de pensées déplacées.
- Pour être honnête, je ne connais pas vraiment l'origine de ce prénom, si ce n'est que ma mère est, comment dire.. un peu excentrique et qu'elle aime tout ce qui sort de l'ordinaire. Elle voulait que l'on se démarque, ma sœur et moi, alors elle a cherché des prénoms qu'elle n'avait jamais entendus. Je ne suis même pas sûre qu'elle les apprécie particulièrement, rit-elle.
Quel dommage, songea-t-il. Comment pouvait ne pas apprécier les noms que l'on donnait à ses propres enfants ? Qui plus est, Iphigénie était vraiment un nom superbe, la sonorité, le nom de syllabes... C'était un parfait prénom pour une jeune fille. Tout autant que les prénoms courts, pour les hommes, pensait Serei. Elle reprit rapidement :
- C'est la première fois que je viens oui ! Je crois que j'avais cours aujourd'hui, mais je suis arrivée trop tard et.. Je me suis dit qu'il convenait mieux de se présenter en début de cours qu'en plein milieu.
Elle rit de nouveau. Iphigénie avait un rire agréable, joli, léger... Un peu comme un papillon se posant sur une feuille, le rire de la jeune demoiselle était doux.
- Et toi, Serei, tu n'as pas cours ?
- Si, j'ai cours dans peu de temps. De civilisation. D'arts, plus précisément. Enfin, en ce moment, on travaille sur la poterie. Et l'architecture aztèque. Ou quelque chose comme ça, rit-il. J'ai tendance à avoir les paupières lourdes lors de ces cours, et pourtant, ils sont intéressants ! Je t'assure !, insista-t-il. Ça devrait aller aujourd'hui, je ne suis pas allé m'entraîner au gymnase, justement en me disant que je ne serai pas fatigué. Ou plutôt que je serais en pleine forme pour attentivement prêter mon oreille au cours...
Il repensa à la réponse d'Iphigénie :
- Du coup, quel cours as-tu raté ? Ne t'en fais pas, les profs ne sont pas méchants ici, ils comprendront que tu aies eu du mal à trouver la salle ! Ca arrive à tout le monde... Surtout quand les gens sont nouveaux. C'est difficile de s'acclimater à un nouveau territoire. Je me rappelle que j'ai mis quelques mois pour connaître les salles que je devais fréquenter à l'université. Mais je suis un peu tête en l'air, une personne au cerveau normalement constitué devrait arriver à se repérer au bout d'une semaine ou deux, grand maximum...! Par contre, j'ai bien retenu où se trouvait le gymnase...
Serei se sentait devenir agaçant. Il n'aimait pas qu'une conversation soit centrée sur lui, mais l'habitude de ne pas beaucoup parler aux gens faisait qu'il ramenait souvent la conversation à lui, bien malgré ses intentions. Il passa ses mains sur ses cuisses, sa langue sur ses lèvres sèches puis ravala une nouvelle fois sa salive discrètement.
- Du coup, si tu aimes faire du sport, je pourrai te montrer le gymnase. Mais si tu préfères la bibliothèque, je peux aussi t'y mener. Enfin, quelque soit la salle que tu cherches, je pourrai te l'indiquer, à moins qu'il ne s'agisse de la Salle sur Demande, rit-il, je ne sais pas où elle se trouve...! |
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Age : 28 Situation professionnelle : étudiante | Sujet: Re: Elle arriva et découvrit une cour déserte. Dim 27 Avr - 21:52 | |
| - Si, j'ai cours dans peu de temps. De civilisation. D'arts, plus précisément. Enfin, en ce moment, on travaille sur la poterie. Et l'architecture aztèque. Ou quelque chose comme ça, rit-il. J'ai tendance à avoir les paupières lourdes lors de ces cours, et pourtant, ils sont intéressants ! Je t'assure !, insista-t-il. Ça devrait aller aujourd'hui, je ne suis pas allé m'entraîner au gymnase, justement en me disant que je ne serai pas fatigué. Ou plutôt que je serais en pleine forme pour attentivement prêter mon oreille au cours...
La jeune fille se dit que les cours de Serei lui paraissaient très intéressants. Elle se demanda soudain quels étaient donc ses cours à elle ? Le doute la taraudait à présent. Elle se sentait encore toute petite, bien trop petite pour se perdre dans des cours inconnus, elle qui venait tout juste de quitter le lycée. Lorsqu'elle avait choisi les cours dans lesquels elle désirait s'inscrire, elle s'était émerveillée de tous les choix qui lui étaient proposés, étant bonne élève, elle n'avait eu aucun mal à s'y faire accepter.
- Du coup, quel cours as-tu raté ? dit-il, l'interrompant dans ses pensées. Ne t'en fais pas, les profs ne sont pas méchants ici, ils comprendront que tu aies eu du mal à trouver la salle ! Ça arrive à tout le monde... Surtout quand les gens sont nouveaux. C'est difficile de s'acclimater à un nouveau territoire. Je me rappelle que j'ai mis quelques mois pour connaître les salles que je devais fréquenter à l'université. Mais je suis un peu tête en l'air, une personne au cerveau normalement constitué devrait arriver à se repérer au bout d'une semaine ou deux, grand maximum...! Par contre, j'ai bien retenu où se trouvait le gymnase...
Iphigénie le fixait, buvant ses paroles. Elle était ravie d'être tombée sur ce garçon qui ne paraissait pas avare d'informations. Il lui racontait volontiers ses expériences avant même qu'elle ne se sente intrusive à le harceler de questions. La jeune fille conclut qu'elle aurait sans doute besoin de plus d'une semaine ou deux pour s'acclimater à l'environnement, étant donné qu'elle même était d'une grande inattention. Sa mère ne cessait de le lui répéter avec toujours cette voix théâtrale à moitié soufflée, à moitié chantée.
- Du coup, si tu aimes faire du sport, je pourrai te montrer le gymnase. Mais si tu préfères la bibliothèque, je peux aussi t'y mener. Enfin, quelque soit la salle que tu cherches, je pourrai te l'indiquer, à moins qu'il ne s'agisse de la Salle sur Demande, rit-il, je ne sais pas où elle se trouve...!
Iphigénie rit aux éclats. Quelle perle ! Elle devait être tombée sur le plus gentil des jeunes hommes de cette université ! Et puis, il avait de l'humour et ça, c'était une chose formidable à ses yeux. Elle rosit d'avantage et se décida à répondre.
- Merci beaucoup, tu es vraiment un amour !
Elle se mordit la lèvre immédiatement. C'était vraiment une réplique de grand mère qu'elle venait de prononcer ! Comment pouvait-elle parler de la sorte ? Nerveuse, elle tortura une mèche de ses cheveux avant de la remettre en place pour vite continuer sa phrase.
- Hem, je te remercie vraiment ! Si tu en as le temps et l'envie, ça me serait bien utile de visiter l'université, oui ! Je crois avoir raté un cours de littérature. Mais je ne suis pas bien certaine des intitulés des cours, ils sont si complexes !
Elle ponctua sa phrase d'un haussement d'épaule faussement contrit et rit doucement avant de poursuivre.
- Quel sport fais-tu ?
Elle essaya de deviner. Du football ? Hem, pourquoi pas... En tout cas, pas du rugby, ça non. Elle le voyait mal dans un sport brutal. Pas de handball non plus, donc. |
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Age : 29 Situation professionnelle : Etudiant | Sujet: Re: Elle arriva et découvrit une cour déserte. Lun 28 Avr - 11:57 | |
| Au rire de la jeune fille, Serei comprit que sa vague tentative de donner dans l'humour avait été un succès. Il s'en félicita.
- Merci beaucoup, tu es vraiment un amour !
Le garçon baissa un peu la tête, gêné ; il aimait bien qu'on le complimente, chose rare, puisqu'il fréquentait peu de monde. Et ce compliment en particulier avait l'air de venir du coeur, ce qui fit chaud au sien. La gente féminine était vraiment différente de celle des hommes ; les filles que Serei avait rencontrées étaient vraiment de douces personnalités, et il aimait ça. Il s'était toujours senti mal à l'aise, face aux personnes qui faisaient preuve d'un fort tempérament.
- Hem, je te remercie vraiment ! Si tu en as le temps et l'envie, ça me serait bien utile de visiter l'université, oui ! Je crois avoir raté un cours de littérature. Mais je ne suis pas bien certaine des intitulés des cours, ils sont si complexes !
Il releva les yeux vers Iphigénie pour la voir hausser des épaules et rire à nouveau. Elle était charmante. Et vraiment fraîche, tout comme la rosée sur les pétales de fleurs les matins brumeux. Serei se sentit mièvre, et préféra couper court à toute pensée de ce genre. Au pire, se disait-il, ces choses, tant qu'elles restaient dans sa tête, ne nuisaient à personne d'autre qu'à lui-même.
- Quel sport fais-tu ?
Ah ! Il était content que la jolie demoiselle lui pose la question, car s'il y avait bien une chose dont il aimait parler et partager la passion, c'était bien le basket.
- Je fais beaucoup de basket, le terrain du gymnase est idéal pour ça d'ailleurs. Depuis tout petit. C'est une occupation qui me détend, me permet de me vider l'esprit. Je reste sur terre tout en m'évadant, peut-être...?
Il ne voulait pas s'attarder de trop sur le sujet ; il craignait que cela n'ennuie son interlocutrice, sait-on jamais comment ce genre de sujet peut vide devenir fatiguant. Il imaginait mal Iphigénie faire un sport, pas comme le sien en tout cas, et c'est à peine s'il osa poser la question :
- Et toi, tu fais quelque chose en dehors des cours ?
Jolie formulation, se congratula-t-il. Beau subterfuge pour parler d'un sport pratiqué, tout comme d'un éventuel autre passe-temps. Vraiment, Serei devenait doué en parole, et cela lui faisait plaisir.
- J'ai cru te voir lire ; je t'imagine bien écrire un peu, allongée dans l'herbe. A rêver de prince charmant, ou... -il se mit à rire faiblement- Excuse-moi, c'est très très cliché, tout ça. Mais ça t'irait bien. Je suis un garçon un peu simplet, j'espère que ce n'est pas grave...
Il se mordit la lèvre à cette dernière réflexion. Celle-ci lui avait échappé, il aurait voulu dire qu'il espérait qu'elle ne lui en voudrait pas. Il ferait en sorte de réfléchir avant de parler à l'avenir, pour éviter ce genre de discours bateau niais. Pour ne pas rester sur cette erreur de syntaxe, il reprit :
- Sinon, je fais aussi de la natation. J'aime beaucoup tout ce qui est aquatique. J'adore l'eau en vérité. Je suis désolé de ne pas pouvoir respirer sous l'eau, rit-il. J'aurais aimé pouvoir discuter avec des poissons... |
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Age : 28 Situation professionnelle : étudiante | Sujet: Re: Elle arriva et découvrit une cour déserte. Jeu 1 Mai - 20:13 | |
| - Je fais beaucoup de basket, le terrain du gymnase est idéal pour ça d'ailleurs. Depuis tout petit. C'est une occupation qui me détend, me permet de me vider l'esprit. Je reste sur terre tout en m'évadant, peut-être...?
Iphigénie écoutait tout en promenant son regard dans le vague. Le garçon avait l'air passionné, parce qu'elle avait aperçu dans son regard une petite étincelle qui était née au moment même où elle l'avait interrogé sur le sport. Elle avait trouvé ça beau, cette passion dans les yeux. Iphigénie aime beaucoup les yeux. Elle ne saurait pas vraiment expliquer pourquoi, ni même quand lui est venue cette lubie. Mais le fait est qu'elle aime beaucoup se perdre dans les yeux des gens.
- Et toi, tu fais quelque chose en dehors des cours ?
Elle tourna la tête pour replonger, justement, dans le regard de son interlocuteur.
- J'ai cru te voir lire ; je t'imagine bien écrire un peu, allongée dans l'herbe. A rêver de prince charmant, ou... -il se mit à rire faiblement- Excuse-moi, c'est très très cliché, tout ça. Mais ça t'irait bien. Je suis un garçon un peu simplet, j'espère que ce n'est pas grave...
L'idée lui plut beaucoup et déclencha son rire mélodieux. Il n'avait pas tout à fait tort, Iphigénie aimait beaucoup lire, et elle adorait la nature. Peut-être parce qu'elle avait l'habitude de passer ses journées dans les prés, à l'autre bout de l'île, là où les fleurs sauvages poussent le mieux et où l'on peut, à condition d'être patient, rencontrer toutes sortes d'animaux sauvages. De plus, elle se plaisait à rêver d'aventures. Parce qu'Iphigénie était assez enfantine et fleur bleue, mais elle aimait l'aventure et ne s'imaginait jamais à la place de la princesse à sauver, hors de question. Elle rêvait de voyage, de chevaliers, de pirates, d'hommes venus du futur, ou bien du passé... Elle rêvait beaucoup, en fait. Elle se demanda si cela comptait comme un sport aussi ? Sport cérébral, ou quelque chose du genre... Mais elle supposa que non, elle ne pourrait décemment pas présenter cette activité comme un sport, mais bien comme un passe-temps.
- Sinon, je fais aussi de la natation. J'aime beaucoup tout ce qui est aquatique. J'adore l'eau en vérité. Je suis désolé de ne pas pouvoir respirer sous l'eau, rit-il. J'aurais aimé pouvoir discuter avec des poissons...
Une fois encore, elle ne put s'empêcher de rire à la remarque de Serei. Parler avec les poissons ? Quelle délicieuse idée saugrenue ! Elle essuya une larme qui avait perlé au coin de son œil à force de rire, puis elle replaça une fois de plus une de ses mèches de cheveux derrière son oreille gauche.
- Comme tu l'as si bien dit, j'aime beaucoup lire et rêver, commença-t-elle d'une voix douce encore teinté de son rire. Mais je ne fais pas que ça ! J'aime énormément la nature et les promenades, d'ailleurs, j'ai appris par cœur tout le coin de l'île dans lequel j'habite. Il y a beaucoup d'espèces d'animaux différentes, tu le savais ? Parfois, le dimanche quand j'étais plus petite, j'allais tout au bout du petit pont de bois, tout au sud de l'île. Il est à l'abandon, mais il y a une petite barque abandonnée qui y est accrochée. Elle ne va jamais sur l'eau plus loin que là où on l'a attachée, mais elle flotte toujours ! J'adorais jouer là bas. Aujourd'hui encore, j'y vais parfois pour lire ou rêver.
La jeune fille marqua une courte pause, le temps de reprendre son souffle.
- Mais je fais aussi du sport ! dit-elle fièrement. De la gymnastique rythmique depuis que j'ai cinq ans et un petit peu de patin à glace. Mais je ne suis pas très douée, je suis souvent déséquilibrée. Il parait que c'est parce que je n'ose pas assez m'élancer sur la glace. Mais je n'y peux rien, ça glisse bien trop ! rit-elle doucement. Oh mais, toi qui aime l'eau ! Sais-tu qu'il y a un coin vraiment très beau pour se baigner ? C'est près de là où j'habite, personne ne connait se coin, enfin, disons qu'il n'y a jamais personne là bas. On y est tranquille et le paysage est vraiment beau.
Elle repensa aux longues journées d'été qu'elle avait passées là bas, bercée par le vent dans ses cheveux, l'eau clapotant à ses pieds et les cigales en concert avec les criquets. C'était son petit coin de paradis, son repère. Elle n'avait jamais emmené sa sœur là bas, parce que sa sœur aurait voulu y emmener ses amis et Iphigénie ne voulait pas que son espace soit envahie de filles superficielles et idiotes comme l'étaient ses amies. Elle en avait parlé à son frère, une fois. Parce qu'il savait garder les secrets et qu'ils étaient très complices, tous les deux. Et il ne l'avait pas déçu : il n'avait pas cherché à trouver ce lieu donc sa petite sœur lui parlait de temps à autre de façon si mystérieuse. Iphigénie sursauta, se rappelant qu'elle n'était pas seule. Elle eut soudainement peur d'avoir trop parlé et d'avoir semblé trop entreprenante avec Serei. Il connaissait peut-être l'île bien mieux qu'elle, puisqu'elle ne s'était baladée que dans son bout d'île à elle. Pourtant, le garçon ne lui semblait pas être du genre à s'offusquer de ces choses là et cette pensée la rassura. |
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Age : 29 Situation professionnelle : Etudiant | Sujet: Re: Elle arriva et découvrit une cour déserte. Sam 3 Mai - 16:43 | |
| Serei, qui aimait beaucoup remarquer pour apprécier les manies des gens, ne manqua pas de noter celle, adorable, de sa locutrice : elle attrapait souvent furtivement l'un de ses mèches de cheveux pour la triturer avant de la relâcher, de la fixer derrière son oreille gauche, ce qui annonçait qu'elle allait parler. Cela ne manqua d'ailleurs pas :
- Comme tu l'as si bien dit, j'aime beaucoup lire et rêver. Mais je ne fais pas que ça ! J'aime énormément la nature et les promenades, d'ailleurs, j'ai appris par cœur tout le coin de l'île dans lequel j'habite. Il y a beaucoup d'espèces d'animaux différentes, tu le savais ? Parfois, le dimanche quand j'étais plus petite, j'allais tout au bout du petit pont de bois, tout au sud de l'île. Il est à l'abandon, mais il y a une petite barque abandonnée qui y est accrochée. Elle ne va jamais sur l'eau plus loin que là où on l'a attachée, mais elle flotte toujours ! J'adorais jouer là bas. Aujourd'hui encore, j'y vais parfois pour lire ou rêver.
Serei entendit donc que la jeune fille n'était pas totalement nouvelle sur l'île, voire peut-être même pas du tout, puisqu'elle avait "appris par coeur tout le coin de l'île dans lequel elle habite". Le jolie Iphigénie n'était donc que nouvelle à l'université ? Et pas, comme il avait cru le comprendre, sur Edna ?
- Mais je fais aussi du sport ! dit-elle toute souriante. De la gymnastique rythmique depuis que j'ai cinq ans et un petit peu de patin à glace. Mais je ne suis pas très douée, je suis souvent déséquilibrée. Il parait que c'est parce que je n'ose pas assez m'élancer sur la glace. Mais je n'y peux rien, ça glisse bien trop !
Elle rit de nouveau, du doux son d'une clochette teintant à son oreille. Serei songea qu'il n'avait jamais fait de patin à glace, ni même de patin tout court, y ayant sûrement préféré le contact de ses pieds contre le sol. Ou de ses baskets plutôt. Serei ne faisait pas de basket nus pieds, et l'image même lui tira un frisson. Mais donc, contre toute attente, Iphigénie pratiquait belle et bien du sport. La gymnastique rythmique surtout, nota Serei, était un sport qui en demandait au moins autant que le basket. Il fut surpris en apprenant que sa jeune voisine de banc de cour était donc une sportive, et une vraie. Cela le ravit.
- Oh mais, toi qui aime l'eau ! Sais-tu qu'il y a un coin vraiment très beau pour se baigner ? C'est près de là où j'habite, personne ne connait se coin, enfin, disons qu'il n'y a jamais personne là bas. On y est tranquille et le paysage est vraiment beau.
Serei rêva le lieu qu'Iphigénie venait d'évoquer. Le garçon n'avait que rarement quitté le centre-ville, l'île étant trop vaste pour qu'il veuille s'y aventurer seul. Il n'avait pas eu peur de se perdre, et il pensait d'ailleurs pouvoir s'en sortir, dans la nature, sans aide quelconque. Le fait résidant plutôt dans l'ennui que devait être un tel voyage, sans personne pour faire des remarques sur le paysage, ni même pour discuter de temps à autres. Sa voisine sursauta, le faisant sursauter aussi. Il se mit à rire à cette frayeur qu'il pensa commune et porta sa main à sa bouche pour s'en cacher. Serei avait de longs doigts abîmés par les efforts qu'il leur demandait. Ils étaient abîmés, mais il ne les détestait pas pour autant. Et si d'ailleurs une chose lui plaisait quand à son physique, c'était bel et bien ses belles grandes mains. Il calma son rire et s'excusa de s'emporter si aisément ; quand il était d'humeur joyeuse, comme il en était souvent le cas, Serei avait le rire très facile. Il se dit qu'à eux deux, ils formaient un duo très riant.
- Je serais ravi, vraiment, de découvrir ton petit coin de paradis. Il a l'air vraiment beau. Je ne suis jamais sorti de la ville. J'ai marché dans les bois alentours, au bord de la plage, mais je ne suis jamais allé plus loin. J'en ai eu la curiosité à un moment, mais comme je me le disais, seul, ça semble un peu fastidieux...
Il regarda l'heure à la montre qu'il sortit de la poche avant de son sac, puis l'y replaça ceci fait.
- Mais du coup, je ne suis pas sûr d'avoir compris : tu vis depuis longtemps sur Edna ? Ou tu es une des arrivées récemment...? Puisque tu m'as parlé de ta maison et des environs, je suppose que tu vis ici depuis quelques temps quand même... Serait-ce de la curiosité mal placée de te demander depuis quand tu habites sur cette île ? Bien que ça n'ait pas une très grande importance, si tu souhaites taire la chose, tu le peux évidemment, je ne t'en voudrais pas. Je suis un peu curieux. |
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Age : 28 Situation professionnelle : étudiante | Sujet: Re: Elle arriva et découvrit une cour déserte. Ven 16 Mai - 16:05 | |
| - Je serais ravi, vraiment, de découvrir ton petit coin de paradis. Il a l'air vraiment beau. Je ne suis jamais sorti de la ville. J'ai marché dans les bois alentours, au bord de la plage, mais je ne suis jamais allé plus loin. J'en ai eu la curiosité à un moment, mais comme je me le disais, seul, ça semble un peu fastidieux...
Iphigénie se sentit étrangement peinée pour Serei. Sans doute ne se trouvait-il pas malheureux de ne s'être jamais aventuré au delà du centre ville, mais pour la jeune fille, la chose était regrettable. Elle se dit que, si c'eut été elle, elle se serait trouvée oppressée par les bâtiments de la ville, par le monde, les murs... toutes ces choses qui enferment, délimitent l'espace vital. Elle aimait follement la campagne et la sensation de liberté qu'elle lui prodiguait. Pour rien au monde elle n'aurait voulu avoir à grandir en ville.
Le garçon interrogea du regard le cadran de sa montre et le replaça délicatement dans la poche avant de son sac. Iphigénie se demanda pourquoi diable il ne l'accrochait pas plutôt à son poignet ? Elle se dit, comme pour se rassurer, que la fermeture était peut-être abîmée. Ou bien mal réglée ? Elle secoua la tête pour chasser ses idées. En quoi cela la concernait-il ? Pour se recentrer les idées, Iphigénie se récita mentalement toutes les nombreuses choses qu'elle aimait dans la vie. Et elle était loin de la fin quand Serei l'interrompit.
- Mais du coup, je ne suis pas sûr d'avoir compris : tu vis depuis longtemps sur Edna ? Ou tu es une des arrivées récemment...? Puisque tu m'as parlé de ta maison et des environs, je suppose que tu vis ici depuis quelques temps quand même... Serait-ce de la curiosité mal placée de te demander depuis quand tu habites sur cette île ? Bien que ça n'ait pas une très grande importance, si tu souhaites taire la chose, tu le peux évidemment, je ne t'en voudrais pas. Je suis un peu curieux.
La jeune fille sourit, et ce sourire mutin qui naquit sur son visage lui fit rosir les joues. Elle s'emmêla et se démêla les doigts quelques secondes, le temps de trouver ses mots, et se lança, pleine d'enthousiasme.
- Je suis née sur cette île ! Pas toi ? Donc, je suppose qu'on peut dire que je vis depuis longtemps sur Edna... bien que je ne sois pas très vieille ! rit-elle. Mais je ne connais pas grand monde ici, parce que j'ai toujours vécu dans mon petit coin reculé de l'île. Ma mère est quelque peu... excentrique, disons, et elle disait que l'école est un lieu de débauche. Alors elle m'a elle même donné des cours. J'ai tout appris et même plus de ce que faisaient les autres enfants à l'école. J'ai toujours beaucoup aimé lire, ajouta-t-elle comme sur le ton de la confidence.
Bien sûr, ce qu'Iphigénie taisait, c'était les regrets d'avoir été privée d'amis de son âge à cet âge de l'enfance où l'on se plait à s'épanouir parmi ses semblables. Elle aurait voulu partager ses chasses au trésor avec d'autres enfants. Elle s'était souvent sentie seule, à l'époque. En grandissant, elle s'était accoutumée à ce sentiment, cherchant dans la nature ce qu'elle ne pouvait trouver dans sa famille. Malgré tout, la jeune fille ne se considérait pas comme malheureuse, aussi ne s'étendait-elle pas sur son enfance en des termes péjoratifs.
- J'ai même appris le piano et la flûte, pendant mon temps libre, rit-elle encore. Tu sais jouer d'un instrument toi ?
Elle avait remarqué les longs doigts de son compagnon. Elle s'était dit qu'ils étaient parfait pour le piano, de vrais doigts d'artiste. Elle avait également noté leurs éraflures, ça et là. Iphigénie se demanda si cela lui faisait mal ? Il n'avait pas l'air de s'en formaliser, mais, dans le doute, la jeune fille pris dans son sac un pansement dans une petite poche sur le côté de son sac. Sans le quitter des yeux, elle le lui tendit, tout sourires.
- Ta main est toute cabossée ! Est-ce à cause du sport ? Tiens, prends ce pansement. Je n'ai rien pour désinfecter, mais c'est toujours mieux que de frotter une blessure à vif !
Elle se dit qu'il s'était sans doute fait cette blessure en se rappant contre du béton. La blessure ressemblait en effet à une sorte de brûlure. |
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| | | | Elle arriva et découvrit une cour déserte. | |
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