Ton attitude me faisait rire, mais je m'en cachais bien.

- Je sais que j'suis en train de boire pour m'occuper, et ça craint. J'voulais traîner avec des potes mais...nan en fait, pas n'importe lesquels, puis merde, ils étaient occupés ce soir, et du coup j'me fais chier. Des fois j'me dis que ce s'rait plus simple de...

Je levais un sourcil, interrogé.

- Plus simple de ?

Tu ne répondit pas a ma question et continua de parler.

- J'dis ça en m'disant que j'en ai pas l'cran, j'aime trop me dire que j'vais sortir de là, mais c'est con, nan ?

Je m'accoudais face juste à toi et te fixais avec un léger sourire. Je te resservis a ta demande.

-Tu a de la chance d'avoir des amis. Je connais personne, moi, ici. Et puis, tu sais, on boit tous un jours pour s'occuper... Ça arrive à plus de monde que tu crois. J'en vois tout les jours ici...

Je marquais une courte pause. Mon regard s'évada un cours instant, comme cela m'arrivait souvent. Mes yeux firent le tour de la pièce, se posèrent sur le groupe de jeunes hommes qui riaient bruyamment. Je te fixais a nouveau.

-Je sais ou se passe les combat de rue, si ça t'intéresse de les voir. Et si tu a la patience d'attendre la fin de mon service...

Je laissais courir mes doigts sur le bar, en faisant tourner une des bouteille que j'avais utilisé pour ta boisson.

-Tu pourras me montrer comment tu te bas. Et je te montrerais comment j'y répond, si tu veux.

Mon sourire s'étira légèrement. J’espérais vraiment que tu accepterais. Ce serais, pour moi, l'occasion de me faire un ami.

Je souris en me redressant. Je réfléchissais déjà a ce qui pourrais se passer après. Je ne savais pas quelle image tu avais des combats de rues, et j'espérais que ce n'était pas celle des mecs hurlants et alcoolisés. Ici, et a ma grande surprise, les combats étaient dans le respect et, généralement, sans rancune.

-Je t'ai compris ce que tu veut dire.

Je marquais un courte pause.

-C'est vrai que question taille, poids, masse musculaire... 'Fin, sur le plan théorique quoi, je fais pas le poids.

Je passais le torchon sur le bar. C'était vraiment un tic que j'avais pris en travaillant ici, et souvent signe d'une légère angoisse.

-Mais le plan théorique, tout ça, ça m'énerve moi. C'est vrai. J'en ai maté des plus gros que toi.

Je marquais une seconde pause, guettant la moindre geste de ta part, en prévision de la phrase que j'allais dire.

-Mais tu peux retenir tes coups, si tu veux. Je retiendrais les miens.

J'essuyais mes mains sur mon torchons, geste totalement inutile, puisque mes mains étaient sèches. Je rangeais les bouteilles dans le bar et me retournais verre toi. Tu me faisais rire. Surtout avec l'alcool, tu bafouillais des phrases sans queue ni têtes. Et surtout, tu voulais bien m'attendre. Je balayais la pièce du regard et sortie un second verre pour moi. Je le posais sur le bar.

-Allez, j't'en paye un.

- Tu sais, je m'en prends rarement à plus faible que moi, hun, j'suis pas une mauviette, j'suis pas un lâche... Et c'est pourquoi je peux pas me battre contre toi, mais ça me dérange pas de me battre avec toi... J'préfèrerais ça même. Eh ! C'est pas parce que j'ai peur de perdre hun, t'imagines pas des trucs...

Je ne m'imaginais rien, c'est vrai.

-Je m'en doute bien. Tout le monde dit ça. Je n'insinue pas que tu est faible en prétandant pour me mesure face a toi. D'ailleurs, je ne prétend pas pouvoir te battre ou t'écraser comme un moucheron. Je ne sais pas ce que tu vaut, alors je ne peux pas juger ce dont tu es capable, ou pas.

J'avais l'habitude de ce genre de réaction. Tout le monde avait la même. Une fille qui se bat, non c'est sûr, c'est absurde. Enfin, parait-il. Je n'avais pas du tout la même conception des choses. Je savais que je n'étais pas faible, c'était un fait. Sinon, je serait morte depuis longtemps !
Je remplis ton verre, puis le miens.
Je ne savais pas ce que tu pensais. Pour moi, se battre était à la fois un gagne pain, un plaisir et un moyen de m'assurer que je vivais toujours. C'est vrai quoi, les morts de ressent plus rien. Ce n'était pas une obsession, juste la soupape de sécurité de ce boulot merdique et de cette île franchement ennuyeuse.
Je trinquais à ton verre, silencieuse, depuis que ta phrase m'avais plongé dans mes pensées. Le tintement du verre me fit revenir à moi. Je jetais un coup d'oeil rapide autour de la salle et mes yeux se reposèrent sur toi.

-Pourquoi tu te bats, toi ?

Je portais mon verre à mes lèvres avant de boire d'un coup sec. Je rposais le verre sur la table, attendant ta réponse.

Tu bafouillais de plus en plus. L'alcool te montais sûrement à la tête. Je regardais l'horloge. Le patron devrais sûrement ne pas tarder.
En voyant que tu renversais de la boisson, je pris un torchon propre et te le tendis pour que tu t’essuie la main.

-Tiens...

J'avais murmuré. C'était a peine perceptible et je ne doutais pas que tu ne m'avais pas entendus.

-Comme ça. Certain ne se batte pas pour de bonnes raisons. Et ces gens-là meurt, tout simplement. Je voulais m'assurer que tu ne meurt pas ce soir. C'est vrai, tu as des amis, ta disparition se ferait remarquer.

Je pris, dans le frigo, deux bouteille, elle ne portait pas d'étiquette. Je versais les deux contenus dans deux grands verre, ceux dans lequel on verse les jus de fruits, et en poussais un verre toi.

-Tiens. Ça minimise les effets de l'alcool. Ta tête ne te fera plus mal d'ici 20 minutes.

Je bu la moitié de mon verre pour te montrer que ce n'était pas un quelconque mélange qui pourrait te paraître étrange ou menaçant. Je baissa les yeux et, une fois de plus, mon regard se perdit dans le vague. Je fixais un point inconnu, voir même, inexistant.

Je haussais les épaules en voyant que tu ne boirais pas le contenu de la bouteille. Je bu une seconde gorgée de ma bouteille.

-La porte est au bout du barre, à ta gauche.

Je reposais ma bouteille et la rangeais, avec l'autre, dans le frigo. J'avais entendu une porte claquée. Le patron arrivait. Je passais un coup de torchon sur le bar et commençais à nettoyer ton verre. Je jetais un coup d’œil à la pendule. 22h30. Les combats auront commencés. J'avais hâte d'y être. Je pourrais me défouler.
Je bu un verre d'eau et le rinça. Le patron me salua.

-Tu à servis beaucoup de verre ?

-Quelques un. La groupe la bas, 5 bières, à payer, et le monsieur là, 2 shooter.

Je gardais les 2 ou 3 autres que tu avais bu secret. Je t'avais dit que je t'offrirais un verre.
Je posais le torchon sur le bar et pris la veste en cuir avant de passer de l'autre côté du bar. et t'attendre.

Accoudé sur le bar, je te regardais t'éloigné en titubant. Après une éternité, tu entrais dans le cabinet et fermais la porte. Tu faisais tellement de bruit à l’intérieur que l'on pouvais deviner chacun de tes gestes.
Le patron pouffait de rire.

-Raah, y a des mecs qui se mettent vraiment minable quand même. Juste avec deux shooter ?

-Il avait peut-être bu avant de venir. J'sais pas. Au pire, tu t'en fous, ils te rapportent de l'argent des mecs comme ça.

Il rit un peu pendant que j'enfilais ma veste.
D'un coup, nous entendions un bruit sourd contre la porte. Je ne doutais pas que tu étais tombé. Je m'approchais de la porte et l'ouvrit, puisqu'elle s'ouvrais vers l'extérieur. Je plaçais ma jambe dans ton dos pour éviter que tu ne tombes, déséquilibré par la suppression de l'appuis que la porte représentais.

-Alors, gars, c'est dur, hein ?

Je tendis ma main pour t'aider a te relever, même si, tu paraissais du genre a refuser toute aide. Surtout celle d'une fille.

La serveuse m'adressa un sourire de sympathie, du moins il me semblait que ce fut un sourire de sympathie. De nos jours, les gens feignent parfaitement des émotions qu'ils ne ressentent pas. Moi même, j'en était capable alors que je n'étais pas du tout entraînée à cela. C'est pas pour me vanter, mais comme je suis pas très futée, j'ai pas l'habitude d'avoir des capacités. Mais ça, c'est vrai, j'en était bien capable.

Soudain je reçus un message important sur mon téléphone. Un message du manager à propos d'un défilé dans une agence de mannequin du coin, je ne comprenais pas très bien ce qu'il me demandait mais ç'avait l'air important. Le manager était une vraie tarte en ce qui concernait l'usage d'un téléphone portable, la conversation fut laborieuse, je finissais mon verre tout en appuyant frénétiquement sur les touches silencieuses de mon appareil.

Toute cette concentration me coupa momentanément du monde qui m'entourait, y compris de la jeune serveuse avec qui j'avais engagé la conversation il y a quelques minutes. La main sur mon front retenait mes cheveux, j'avais du mal à déchiffrer le contenu des messages, l'alcool n'aidant pas.
Le langage texto n'était pas universel, après tout.

Au bout de quelques minutes, je vins à bout de cette conversation, mon verre était vide, j'entendais de vagues voix autour de moi. Tout en reprenant mes esprits, le son se précisait et je distinguais à présent les conversations autour de moi. Un groupe de jeunes était entré dans le bar et la serveuse avait disparue du côté des toilettes, elle semblait être en grande conversation avec un type sorti de je-ne-sais-où. Le patron me dévisagea un moment, il finit par me faire une vanne à laquelle je fis semblant de rire avec beaucoup de conviction.

Quoi qu'il en fusse, il était temps pour moi de rentrer, j'avais eu ma dose pour la soirée. Mais ma conscience n'était pas toute légère, j'avais tout de même mis en terme à une conversation avec la serveuse et sans m'en rendre compte, je m'étais retrouvée aspirée hors du temps et de l'espace, ou plutôt dans un autre espace-temps, dans lequel mon manager me racontait ses déboires.
Il était convenable de la remercier et de lui adresser quelques salutations.

Je profitais de mon interaction avec le patron pour régler ma note au comptoir, puis je descendis de mon tabouret haut perché, mes talons claquèrent d'un son sourd sur le sol de l'établissement. Un des jeunes du groupe regarda vaguement dans ma direction à ce moment-là, je fis mine de ne pas l'avoir vu. Mon portable toujours dans la main, je m'avançais en direction des toilettes, en direction de la fille.

Elle était en train d'aider le type bourré à reprendre l'équilibre pour qu'il puisse pisser correctement. J'eus un peu pitié de lui, elle avait l'air de trouver ça marrant.
Sans doute parce que nous étions dans un bar, je trouvais cela inconvenant d'être dans un si piteux état. Cependant, je décidais de ne pas avoir un jugement sévère envers le jeune débraillé, je le regardais en attendant que la fille remarque ma présence.

Mon observation n'eut pas le temps de se prolonger, à la seconde même où j'aperçus la tête du type, je remarquais qu'il s'agissait de l'asiatique que j'avais croisé chez le fleuriste l'autre jour.

- "Oh mais on se connait ! Toi, là ! Chez le fleuriste !" m'exclamé-je, avec grande surprise. Il retourna légèrement sa tête, encore trop alcoolisé pour effectuer des mouvements aux trajectoires logiques. La serveuse avait l'air d'avoir compris ce qu'il se passait mais ne se prononça pas de suite. Peut-être nous prenait-elle pour deux zinzins avait quelques grammes dans le sang.

Je décidais de m'expliquer un peu à la serveuse, je m'adressais à elle en ignorant sciemment la présence du garçon. J'espérais qu'il en profiterait pour terminer son travail de vidange.

- "Excuse-moi, en fait je connais ce type, on s'est croisé chez le fleuriste l'autre jour, il me paraissait louche mais pas méchant, ça m'a surprise de le voir ici... je suis désolée d'avoir coupé la conversation tout à l'heure, j'ai souvent la tête ailleurs", avoué-je, "je dois y aller, il est déjà tard ! J'ai payé ma note à ton patron. Merci pour tout, je repasserai à l'occasion."

Il me semblait que j'oubliais quelque chose. Quelque chose de très important.

- "Ah ! Au fait c'est quoi ton prénom ? Moi c'est Amy. Enchantée !" repris-je avant de lui laisser le temps de me répondre. Je lui tendis ma main droite, jetais un coup d’œil au bonhomme en difficulté. Mon fin bracelet en or glissa jusqu'au bout de mon poignet, retenu par ma main.

Un sentiment de bienêtre m'emplit, je me sentais légère et de bonne humeur.

Le "réveil" de la blonde me fit sursauter. Je lui souris gentiment et serrais sa main.

-Sasha, pour ma pars, reviens quand tu veux !

Je serais ta main en tentant de garder l'équilibre de Quaeli en place.

-Ralala... Quel gros lourd....

J'avais murmuré pour moi même.

-Bon, tu te lève Kell ? J'vais pas te tenir la bite pour pisser, non plus...

Je tapotais doucement mon index contre ton crâne. Le genre de truc énervant, qui fais réagir,surtout quand on avais trop bu.

Je te regardais faire, te laissa te rasseoir et finir de grogner.

-Désolé d'avoir cru que tu étais tombé. C'est dommage d'abîmer une belle gueule comme la tienne.

Je m'approchais de toi, ignorant totalement la blonde, qui, je le croyais, allais partir.

-J'ai pas envie de pisser moi, j'sais très bien que tu étais au chiotte, j'ai juste cru que tu t'étais explosé le nez sur la porte. T'es pas le premier à qui ça arriverais. J'en ai marre de repeindre cette foutu porte, elle est toujours pleine de sang et de vomi.

J'avais plus ou moins prononcé cette dernière phrase pour moi, mais elle était parfaitement audible par tout le monde. Je guettais ta moindre réaction, et remarquais que, malgré le fait que tu avais essayé, ton col n'était pas correctement remis. Ma main quitta le bar pour le remettre en place mais m'arrêtais avant même de t'approcher. Tu étais bourré et de mauvaise humeur. Je supposais donc que tu serais susceptible de te fâcher un seconde fois, et que cette fois, là, ça finissent mal. Que ce soit toi ou moi qui frappe en premier, l'histoire finirais mal.

-Tu n'as pas remis le col de ta veste correctement.

Je reposais ma main sur le comptoir et demandais un verre vodka au patron.

-Avec du red bull, s'il te plaît.

J'avais préciser. Il exécutas et le servis dans un grand verre, comme ceux que l'on a en discothèque. Je bu une première gorgée le remercia.
Je reposais mon verre et enfilais ma veste en cuir brun. Je plaçais mon casque de musique autour de mon coup et bu une seconde gorgée.

Elle me rendit brièvement la poignée de main. Elle s'appelait Sasha, et je pouvais revenir "quand je voulais". Pas étonnant, faudrait pas faire fuir la clientèle non plus. C'est tout ce que je retins de ce passage.

Qui plus est, le garçon était vraiment grincheux, je ne l'écoutais pas marmonner ses reproches. Je devais partir, de toute façon. Il se fraya un chemin entre nous deux après avoir remis son col, l'air de dire "je peux encore remettre mon col, laissez-moi tranquille".

Remettant mon sac sur l'épaule droite, je me dirigeais vers la sortie, bien heureuse de pouvoir rentrer chez moi après cette longue journée. En m'éloignant, je percevais successivement les voix de la serveuse qui se justifiait auprès du garçon et les conversations animées du groupe de jeunes déjà installé depuis un moment. Je me m'entendais pas marcher, ce fut la grande différence entre le moment où je marchais dans le bar et celui où je me retrouvais dans la rue -plutôt déserte.

La sonnette tinta, elle aussi quasiment inaudible. Je me retournais une dernière fois et saluais le patron d'un signe de tête qu'il me rendit tout en préparant une boisson. La porte se referma et je m'enfonçais dans les rues d'Edna pour retrouver mon chez moi.

J'entendis ses talons claquer. Dieu que je détestais ce bruit. La clochette suivit. Cette putain de clochette. L'alcool me rendait vraiment de mauvaise humeurs. Je ne la regardais même pas partir. Tant pis. Peu-être qu'elle reviendrais.
Je bu une autre gorgée et te jetais un coup d’œil, guettant une réaction réaction de ta pars.
La porte se fermais derrière moi. Puis, il y eu des bruits de chaise qui traîne sur le sol. L'autre groupe s'en allais aussi.Personne ne traînais en semaine. C'était comme ça.
Le groupe passais près de nous, paya et s'en allais. Le même bruit de clochette banal et énervant. Raah, que ça m'énervais.

- J'te dois combien ?

Je soupirais en te dévisageant pendant que le patron rigolais. Ca l'amusais de voir des gens bourré. Il se fendais toujours la poire dans ce genre de cas.
Je fini mon verre et soupirais un deuxième fois.

-Laisse tomber.

Je regardais le patron et continua.

-Met-ça sur mon compte, tu déduiras de ma paye.

Je poussais le verre vers lui avec un signe de tête qu'il me rendis. J me tournais face à la salle, désormais vide avant de jeter un coup d'oeil à ma montre. Minuit passé. Et bah. Les combats devaient commencer à cette heure-là au Hangars. Je te jetais un rapide coup d'oeil en posant mes coude sur le bar. Tu étais trop de mauvaise humeurs pour que je te parle. Mon regard dévia a nouveau et se perdis dans le vide.

J'avais entendu, avec le son de la démarche, que c'était une fille. Sérieusement. Depuis quand les filles traînaient toute dans les bars ? J'avais quand même fait ce boulot pour trouver le moins de filles possibles. C'est vrai quoi. Elle passais une commande avant de proposer des médicaments a Kell. Il refusais une boisson mais acceptais des médicaments contenu dans une petite boîte en métal ? Il y a vraiment des innocents quand il s'agit de drogue...
Je jetais un coup d'oeil au patron qui ne semblais pas décidé a servir la jeune femme puisqu'il était en train de voire un pastis. Mais. D'où le patron consomme sans servir ses clients ?! Franchement, ce bar ne tourne pas rond.
Je me levais de mon tabouret, repassais derrière le bar et servis un diabolo menthe. Un diabolo menthe, au milieu de la nuit ? Triste idée...
Je souris intérieurement en voyant a quelle point les filles pouvaient me mettre de mauvaise humeurs, surtout quand j'avais bu. Je finie de servir la jeune fille. Puisque de toute façon, si je ne le faisais pas, elle ne serait servis. Il n'y avait que moi et l'alcoolique qui me servais de patron qui travaillaient dans ce bar. Je poussais le verre de diabolo menthe vers la jeune fille et lui souris légèrement, de façon totalement ironique. De toute façon, comment on peut sourire de façon sincère à quelqu'un qu'on ne connaît pas ?
Raah, Sasha, arrête de réfléchir.
Je passais un coup de torchon sur le bar, comme à mon habitude. Je m'adossais au meuble sur lequel étaient posés quelques bouteilles. Je vous écoutais parler. La fille au physique particulièrement arrangeant était donc tout juste majeur, avec un nom que je ne captais même pas. Un nom avec le mot 'génie' dedans. Vachement arrogant, au passage. En plus de ça, un rire aussi pénible que les autre. Raah. Le patron poussait vers moi un shooter. Quel soûlot celui là. Il me fit un clin d'oeil et j’avalais le contenu du verre en même temps que lui. Je posais -jetais presque- le shooter dans l'évier en fronçant les sourcils. Putain. La vodka sec ne me réussissait jamais. Tant pis.
Je jetais un coup d’œil a Kell. Il avait l'air totalement absorbé par ce que racontais la nana. Ou par ses seins. Je savais pas. Ou par ce qu'il était bourré et que il n'était absorbé que par son mal de crâne.
Mon regard se posais à nouveau sur 'Génie'. Brune eu yeux bleu ? C'était rare, les vrais bruns avec de vrais yeux bleus. C'était une fille, sûrement une couleurs, ou des lentilles. J'men fichais au fond. Je remarquais quelques tâches de rousseur, elles étaient discrètes, plus que les miennes en tout cas. Et elle souriait. Je ne comprenais vraiment pas ce qui menait les gens à sourire. Je n'y arrivais pas pour ma pars. Mon regard dévia de la jeune fille pour se perdre entre vous deux et je perdis tout contacte avec la réalité, tant m'en rendre compte. Je restais juste là, le regard fixé sur un point inexistant.