A mon annonce la jeune fille en blouson -un peu garçon manqué d'ailleurs- pouffa.

-L'endroit où l'on va, n'est pas un endroit qui plaît à tout le monde, et où tout le monde n'est pas le bienvenu. Alors c'est à toi de voir. Personnellement, ta présence ne me dérange pas du tout, mais j'espère que tu ne vas pas nous prendre pour des brutes, moi et Kell.

Se faisant elle me montra le grand mec, Kell donc. Des brutes ? Remettons tout ça dans un contexte adéquat. Si la demoiselle à peur que je la prenne pour une brute c'est qu'elle pourrait se montrer sous un jour plutôt... Violent. Mais quelle situation implique d'être violent ? Une bagarre ? Un tournoi peut être ? Nous verrons bien...

-Ah, moi, c'est Sasha, au passage.

Un nom mixte pour une fille "mixte", elle portait bien son prénom ! Je me demande si les prénoms influent vraiment notre manière de nous comporter comme certains l'affirment... Dans tout les cas si ceux ci étaient là ils me diraient que c'est la preuve que c'est véridique.

-Et, euhm... La jeune fille, là...  Iphy... génie... ? C'est ça ?

- Exactement ! Enchantée Noah.

Iphygénie donc. Elle avait l'air gentille et un peu plus comme moi. Pas vraiment coutumière des endroits louches qui impliquent d'être brutal ou autre. Je ne serais donc pas le seul spectateur, je l'espère.
Quelque part j'étais intrigué, où donc cette bande de personnages vraiment différents les uns des autres allait ? Comment en étaient ils arrivés à se retrouver ensemble pour une sortie nocturne ? Beaucoup de mystère !

- Au fait, où est-ce ?

- Au hangar à dit Sasha.

Au hangar ? En effet, ce n'est pas exactement un endroit que je définirais comme étant sûr. Mais en même temps je découvrirai de nouveaux endroits en les suivant !
Sasha était devant, Iphygénie et Kell devant moi. J'étais le dernier de la petite troupe, essayant de me repérer et de faire un effort pour me souvenir de tout ce que je voyais au cas où ils ne pourraient finalement pas m'aider.
Kell chuchotait à la jeune fille. Il se retourna vers moi et ajouta quelque chose à l'oreille de sa camarade.
Mmh, je n'aimais pas vraiment cette situation. Dans un élan de motivation j’accélérai le pas pour rejoindre Miss Sasha.
J'arrivais enfin à sa hauteur.

-Dis, vous allez vous battre au hangar ? C'est une sorte de tournoi ? Ça se passe comment ?

J’espérais ne pas trop l'ennuyer avec mes questions, mais bon, il me semblait que c'était un bon moyen pour engager la conversation.

-Dis, vous allez vous battre au hangar ? C'est une sorte de tournoi ? Ça se passe comment ?

Je te jetais un coup d'oeil amusé. C'était rare que les gens soit intéressés par ça. Surtout quand c'était un fille qui en parlais. Sauf quand elle avait des gros seins et un string. Ca passe toujours avec des gros seins et un string. Mais, j'étais loin d'avoir d'avoir un string apparent, et encore moins des gros seins.

- C'est pas vraiment un tournois. En fait, il faut voir ça comme... Un sport, qui arrondit tes fins de mois.

C'est vrai que c'était une partie importante, l'argent.

- En fait, personne n'est forcé de se battre tout le temps. Souvent, quelqu'un lance un défi a un autre, le gagnant remporte une somme indiqué au départ, et convenu avec quelqu'un de neutre. Qui veille entre autre à aucun changement en court de route et qui refuse si quelqu'un parie trop d'argent ou trop souvent. Le gagnant remporte la mise.

Je baissais les yeux, fixant le sol, toujours les mains dans les poches.

- Parfois, quelqu'un paris pour voir un combat et le gagnant remporte la mise. Voilà. Personne n'est forcé de se battre. Personnellement, en tant que fille, personne n'a trop cru en moi, au début. Enfin, c'est une autre histoire, entre guillemets.

Je marquais une courte pause.

-Mais les nouveaux venus sont rarement les bienvenus. Tant qu'il reste discret, qu'il ne s'interpose pas, c'est bon. Mais... Là bas, il n'y a vraiment AUCUNE fille. Elles sont mal perçus. Même les petites amies sont mal vu, là bas. Et puis, les gars de la bas reste, pour la plupart, des "chiens daleux". Une fille et hop, la queue se lève. Donc je craint pour 'Génie'. Pas je ne me fasse du soucis pour elle, mais s'il survenait un problème, j'espère que toi et Kell ne vous interposerez pas. J'ai, sans vouloir me vanter, plus de notoriété qu'on pourrait le croire, là bas. C'est vrai, quand un fille est capable de vous casser le bras ou la jambe, elle impose plus de respect qu'au début... Enfin.

Je souris légèrement à Noah avant de me retourner vers les deux autres qui traînaient. Ils avaient peut-être, sûrement, même, entendu ce que je racontais. J'accélérais légèrement le pas avant de dire, sur un ton amusé.

-Allez, avancer plus vite, vous allez geler sur place, si vous vous magner pas.

Pendant que le Garçon Perdu s'enquérait du fonctionnement des combats de rue, Iphigénie opta pour un récapitulatif de sa journée. Elle avait bien crapahuté, ses jambes le lui faisaient sentir. Mais elle aimait cette sensation de plénitude, quand la fatigue perle aux coins de ses grands yeux en amande. Elle avait donc employé ses heures de liberté à apprendre par cœur les recoins de la ville, elle qui jusqu'ici n'avait connu que les hautes herbes de la campagne. La jeune fille aimait connaitre son environnement, aussi s'était-elle empressée d'en parcourir l'étendue. Bien sûr, elle se doutait qu'une seule journée ne suffirait pas à assouvir sa soif de découvertes, mais elle se gardait avec joie de nouvelles visites pour les jours à venir.

- En fait, personne n'est forcé de se battre tout le temps. Souvent, quelqu'un lance un défi a un autre, le gagnant remporte une somme indiqué au départ, et convenu avec quelqu'un de neutre. Qui veille entre autre à aucun changement en cours de route et qui refuse si quelqu'un parie trop d'argent ou trop souvent. Le gagnant remporte la mise.

La jeune fille se demanda si Noah serait du genre à retrousser les manches lui aussi. Elle tenta de l'imaginer, les poings en avant, dressés contre des assaillants, mais l'image ne lui plut pas. Elle grimaça, retroussant le bout de son nez. Non, Noah n'avait pas l'air d'être agressif. Elle se dit avec espoir que peut-être le garçon lui tiendrait-il compagnie au le rang des spectateurs. Bien que la solitude ne la gênait pas le moins du monde, Iphigénie appréciait bien plus la compagnie de ses congénères.

-Mais les nouveaux venus sont rarement les bienvenus. Tant qu'ils restent discrets, qu'ils ne s'interposent pas, c'est bon. Mais... Là bas, il n'y a vraiment AUCUNE fille. Elles sont mal perçues. Même les petites amies sont mal vues, là bas. Et puis, les gars de la bas restent, pour la plupart, des "chiens daleux". Une fille et hop, la queue se lève. Donc je crains pour 'Génie'. Pas que je ne me fasse du soucis pour elle, mais s'il survenait un problème, j'espère que toi et Kell ne vous interposerez pas. J'ai, sans vouloir me vanter, plus de notoriété qu'on pourrait le croire, là bas. C'est vrai, quand un fille est capable de vous casser le bras ou la jambe, elle impose plus de respect qu'au début... Enfin.

A l'entente de son prénom, du moins d'une partie atrophiée de son prénom, la jeune fille reporta son attention sur la conversation, abandonnant ses pensées à leur sort. Si Iphigénie avait eu en elle une once de susceptibilité, peut-être se serait-elle offusquée des dires de Sasha. Mais étant donné que nous parlons là d'Iphigénie, rien de tel ne fut notable. La jeune fille se contenta d’ausculter les expressions accrochées aux visages de ses compagnons. Elle revint à celui de Sasha, se sentant invitée à répondre, par politesse.

- C'est gentil de te faire du souci pour moi, commença-t-elle.

Ne cherchez ici aucune ironie, Iphigénie était la plus sincère qui soit.

- J'ai un frère, tu sais ? Il m'a appris à me défendre, rit-elle.

Oh bien sûr, il ne s'agissait là que de rudiments, pas de réelles leçons qui lui permettraient de se battre vraiment. Mais elle s'estimait capable, si l'on venait à s'en prendre à elle, de se montrer dissuasive. Mais rappelons-le, Iphigénie avait beaucoup de mal à concevoir la violence. En d'autres termes, jamais elle ne lèverait la main sur qui que ce soit, à moins qu'elle s'en sente irrémédiablement contrainte.

- Juste un peu, rectifia-t-elle, je suis sans aucun doute très loin de tes capacités ! Est-ce encore loin ? s'enquit-elle finalement.

Le froid lui mordait les bras, les joues et les jambes. Elle se sentait grelotter.