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Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir...

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Caleb Ysvaa

Caleb Ysvaa
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MessageSujet: Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... EmptyVen 31 Jan - 22:48

J'ai dû me lever un peu trop vite, Kell ne m'a pas suivi. Je l'ai donc observé, ironique, se redresser lentement, et prendre son temps, tout pacha qu'il est avant de se redresser pour de bon et me surplomber des quelques centimètres qui me manquent. Il passe alors devant moi, paradant.

- Le toit conviendrait-il, Monsieur ? Ce n'est pas un espace très fréquenté, mais au moins, tu pourras y respirer. Mais si tu préfères le parc, on peut y aller. Au risque de croiser Kris, que tu as déjà rencontré, puis Marc et Louis, qui sont deux de mes amis.

Pour une fois dans ma vie, je décide d'être poli. Une fois n'est pas coutume. Je ne lui ferai donc pas remarquer que si ses autres amis sont du même monde que Kris, l'ambiance risque d'être à la fête. Je m'apprête à lui servir une aigre-douce réponse du même ton que sa proposition, mais il me devance en m'attrapant par le col. Bien trop estomaqué pour réaliser ce qui m'arrive, je le suis.
En chemin, je reprends mes esprits. Tiens donc, on me mène à présent ? Qui croit-il que je suis ? Une lopette ? Je ricane, allons donc, il me provoque, le saligaud. Amusant. Il faut savoir que je plais autant que j'agace ou que je frustre. Mes capacités de positivisme frôlent l'irrévérencieux, bien souvent. Intrigué par la suite des événements, je le suis dans les escaliers silencieux des bâtiments, ravi d'avoir affaire à une forte tête. Il a une démarche assurée, lui aussi. Mais peut-être moins posée. Il marche, d'un pas actif, ne s'arrête pas aux détails de son entourage, tandis que j'ai pour habitude de pavaner, de prendre mon temps et de profiter de la vie du haut de toute mon impertinence.

Je me défais de son emprise et viens me poster à ces côtés. Tout en avançant, je l'épie sans m’en cacher particulièrement. Pourquoi le ferais-je ? Est-ce mal de détailler quelqu’un ? Je fais toujours ça. La dernière personne que j'ai reluquée si précautionneusement, c'est Lystelle, juste avant que je ne la quitte. Vague souvenir déjà. Elle a rejoint la liste florissante de mes ex. Elle était vraiment jolie, cette nana. Dommage que je ne puisse plus l’apprécier. Elle m’insupporte. Sa moindre respiration me pèse. Je peux prédire la moindre de ses réactions. Ça me fatigue. Elle me fatigue. Elle est si banale, finalement… Au début, son petit air décalé, décentré, me charmait. Je la trouvais fascinante. Mais je suis comme ça. Je m’emporte facilement, je m’intéresse sans limites au début et j’obtiens ce que je veux dans la foulée. Et les jours passent, m’éloignant de mes premières impressions. Je me lasse. Je passe à autre chose. L’histoire est déjà périmée, la fille rejoint le nombre croissant de mes ex.
Je me dis, riant mentalement comme si je me faisais une bonne blague, que je devrais essayer de sortir avec des gars, aussi. Pourquoi se cantonner ? Peut-être que ce que je ne trouve pas chez la gente féminine, je le trouverai chez mes semblables.
Certains me disent que je suis un salaud, quand je romps avec les filles, quand je sors avec les filles. Que je joue avec elles. Ils ne comprennent décidément rien à rien, ces petits cons. Je serais un salaud parce que je ne leur mens pas ? Parce que je ne leur fais pas miroiter des idylles mensongères ? Elles devraient se trouver bien heureuses, je ne les trompe pas, moi au moins. Quand je n’aime plus, je m’en vais sans me retourner. Pas de regret, ce mot ne fait pas partie de mon vocabulaire.
Je suis un salaud parce que je ne sèche pas leurs larmes, alors ? Foutaises. À quoi bon sécher leurs larmes, ce n’est pas mon rôle. Elles croiraient qu’elles ont une chance de me retenir, totalement impossible. Personne n’a jamais réussi à me retenir. Je suis libre. Comme l’air. Je trace ma route. Et puis, elles sécheront sans moi, leurs larmes. On ne pleure jamais éternellement.
On me dit aussi que je ne suis ni plus ni moins qu'un pauvre type superficiel qui joue de son physique. Connerie. Je suis beau, je m'apprécie, et cela fait de moi une surface, une coque vide ?

Mon inattention me joue presque des tours. J'esquive de peu, mais en beauté, une excroissance de la structure du bâtiment. On est arrivés, je crois. Pas de la porte franchi, l'air nous happe.
Et là, je lui lance une belle improvisation, bien sentie.

- Alors donc tu prévois de te débarrasser de moi comme ça ? Tu vas camoufler ça comment ? Accident ou suicide ? Fais gaffe, tout le monde m'aime bien, tu risques d'avoir mes fans contre toi.

Il se retourne, sans doute surpris, peut-être fâché. J'éclate de rire, avec ce rire de gamin de quand je peux enfin respirer à ma guise. Je suis con, mais je me sens mieux.
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Qaeli Kath

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MessageSujet: Re: Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... EmptySam 1 Fév - 0:50

Il n'avait pas l'air de réagir. Je le tirais, là, par la veste, et il me suivait. Peut-être la surprise. Tant mieux. J'aimais bien sentir que j'avais du pouvoir sur les choses, et quand bien même se serait-il débattu... Oh, non, je ne l'aurais pas forcé. Pas comme ça, et surtout pour ça.
Après s'être laissé traîner quelques mètres, il se défit de ma main et se mit à ma hauteur, adopta mon rythme de marche. Il me regardait. J'avais l'impression d'être examiné sous toutes les coutures. C'était à la fois dérangeant et plaisant. Je me demandais à quoi ça rimait, de faire ce genre de chose, avec autant d'insistance. Essayait-il de m'intimider, ou d'obtenir une réaction quelconque de ma part ? Quoiqu'il en soit, il obtiendrait bien plus avec des mots qu'avec des regards ; ce genre de comportement ne m'affectait pas vraiment. J'aurais voulu le lui rendre, mais je gardais ça pour plus tard. Il voulait jouer à celui qui a le regard le plus pesant ? On verrait bien qui gagnerait cette manche...
Arrivés à la porte qui ouvrait sur le toit, il manqua de se manger un morceau de béton qui sortait du mur. J'allais lui tirer le bras pour qu'il ne s'y cogne pas mais Caleb eut un très bon réflexe, ce qui lui permit d'échapper de justesse à une sale égratignure. J'étais presque impressionné par sa vitesse de réaction. Presque. Parce que rien ne me surprend vraiment quand il s'agit d'auto-défense. Je voulais être le meilleur en la matière, et par principe, je ne pouvais me laisser impressionner par un mouvement si aléatoire.
Passé le pas de la porte, une brise d'air frais nous accueille. C'est vrai qu'entre ça et l'ambiance un peu lourde de la cafét', j'avais fait mon choix.

- Alors donc tu prévois de te débarrasser de moi comme ça ? Tu vas camoufler ça comment ? Accident ou suicide ? Fais gaffe, tout le monde m'aime bien, tu risques d'avoir mes fans contre toi.

Je me tourne doucement vers Caleb, me répétant chacun des mots qui avaient composé son annonce. Mais qu'est-ce qu'il raconte...? Me débarrasser de lui ? Je devais tirer une tête carrément bizarre : il éclata de rire. Je commençais à vraiment me poser des questions, mais en même temps, ça collait toujours bien au personnage ; il ne fallait pas que je m'y arrête. Je fis semblant de rire, en insistant bien sur chaque "ha" que comportait mon "hahaha" trop faux. J'ajoutais que c'était vraiment très drôle et que j'étais tordu de rire. Toujours sur le ton de l'ironie. Je levais une main pour lui donner une tape derrière la tête mais me ravisais, me rappelant que nous n'étions certainement pas encore assez proches pour me donner le droit d'exercer sur lui ce genre de comportement. Je pestais et allais m'appuyer contre la rambarde pour regarder au pied de l'établissement, me penchant dangereusement en avant. "Dangereusement" étant un bien grand mot pour la petite acrobatie à laquelle je m'adonnais. Que pouvais-je dire, que pouvais-je faire pour relancer la conversation...? Je repensais à sa phrase bizarre et me dis qu'il s'agissait peut-être d'une amorce, et que, parce que je suis un gros con, j'avais loupé le coche et l'occasion de rebondir sur sa provocation. Bon allez, tentons le tout pour le tout, rien n'est encore perdu.

- "Tout le monde t'aime bien", hein ? C'est qui, tout le monde ? riais-je, presque moqueur, en me tournant vers lui, les coudes contre la rampe. Je croyais que tu étais nouveau dans "le bled".

Soufflant dans mes cheveux, le vent me donnait l'impression d'être acteur dans un film américain, avec un sèche-cheveux juste à ma gauche histoire de donner un peu de vie à une scène fixe. Manquait plus que les explosions à l'arrière-plan et c'était parfait.

- Enfin t'as p't'être déjà des fans, c'est pas parce que t'es nouveau que t'es passé inaperçu...

Il était même évident que Caleb n'était pas passé inaperçu. Etait-il tout bonnement possible qu'on ne puisse pas le remarquer ? Il émanait de lui quelque chose de très...fort. On m'avait déjà parlé des "phéromones". Il s'agissait peut-être de ça, bien que je ne sache pas vraiment à quoi ça correspondait. Des hormones qui charment, en gros. BON il était charismatique ; après, être sous son charme, c'était autre chose. Il devait pas mal faire tomber les midinettes, ouais, aucun doute là-dessus. Le profil parfait. Aussi bien sur le fond que sur la forme.

- D'ailleurs, t'as dû arriver vraiment récemment nan ? J'ai une bonne vue, je t'aurais repéré plus tôt sans ça. T'es trop tape-à-l’œil pour que je puisse te louper.
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Caleb Ysvaa

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MessageSujet: Re: Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... EmptySam 1 Fév - 10:51

Calmement, il me fait comprendre d'un faux rire que ma blague ne suffira pas à le dérider. Il ajoute que c'était "vraiment très drôle et qu'il était tordu de rire". Y'a pas à dire, ça se voit, pensè-je, narquois. Je me délecte de sa réaction, comme s'il essayait de me signifier que je n'avais aucune chance de l'impressionner de la sorte. Combien de personne doit-il faire fuir avec un pareil comportement ? J'imagine que beaucoup n'osent pas l'aborder, de peur de se faire remballer. Ça ne m'étonnerait même pas qu'il n'ait pas de petite amie. Les gens sont vraiment trop crétins. Ils ne réalisent pas qu'ils passent à côté des meilleurs défis, des relations les plus complexes. Ils préfèrent sans doute se cantonner à une relation simple, courue d'avance, stable et rassurante. Comment font-ils pour ne pas se lasser ? Il faudrait que je leur demande, je suis sincèrement curieux de ça.

- "Tout le monde t'aime bien", hein ? C'est qui, tout le monde ? rit-il, presque moqueur. Je croyais que tu étais nouveau dans "le bled". Enfin t'as p't'être déjà des fans, c'est pas parce que t'es nouveau que t'es passé inaperçu... D'ailleurs, t'as dû arriver vraiment récemment nan ? J'ai une bonne vue, je t'aurais repéré plus tôt sans ça. T'es trop tape-à-l’œil pour que je puisse te louper.

Beaucoup d'informations dans une même phrase, bien qu'il ait pris son temps pour parler. J'opte pour un léger accès de mégalo. Quitte à être perçu comme un flambeur, autant faire les choses proprement. Peut-être qu'un jour, il discernera une personne plus consistante derrière mon charisme insolent, je ne suis pas pressé, j'ai tout mon temps.

Bien droit dans mes doc', je penche légèrement ma tête vers l'arrière et croise les bras.

- Ne sois pas si fermé d'esprit, Kell. Ils ne me connaissent pas encore, mais ils m'apprécient déjà ! Tu verras.

Puis je décroise les bras et m'approche de la rambarde. Je m'y appuie de manière décontractée, faisant face au paysage que nous dominons magistralement du haut de ce toit grisâtre.

- Tu m'aurais repéré ? Mmh... Serait-il possible que je t'intéresse ?

Je lui adresse un clin de l’œil enjoué. Je me demande s'il répondrait à une question si directe. Il ne me parait pas enclin à reconnaître de lui-même ce genre de chose. Qu'à cela ne tienne, je suis bon prince, je peux bien faire le premier pas. Je n'ai pas peur de me mouiller, pas peur de miser. Qu'est-ce que je risque ? Un éclat de rire moqueur ? On n'en meurt pas et puis, je peux faire confiance à ma répartie et, dans le pire des cas, à mes poings.

- Perso, tu m'intrigues pas mal. Tu peux rougir, je ne t'en voudrai pas, je fais souvent cet effet.

Je ris, toujours sans le regarder. Au vu de sa réaction à ma première tentative d'humour, je dirais qu'il n'est pas très adepte du second degré. Il est probable qu'il ne saisisse pas ici non plus tout l'humour. Comment le prendrait-il, s'il me pensait sérieux ? Comme tous les autres, sans aucun doute. Il se dirait que je ne suis qu'un putain de petit con prétentieux. Les gens sont particulièrement intolérants face à ceux qui choisissent de ne pas se noyer dans des complexes inutiles. A croire que pour être accepté, il faut se détester, il faut avoir peur de se montrer. Pour les quelques excentriques qui trouveraient malin de sortir de la norme, il faudrait alors se résoudre à vivre en solitaire malgré le succès rencontré. Paradoxe.
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Qaeli Kath

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MessageSujet: Re: Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... EmptySam 1 Fév - 16:15

Il faisait particulièrement bon. J'aimais bien quand il faisait beau, mais pas chaud. Que le vent nous apportait de temps en temps, juste quand il le fallait, une petite brise fraîche pour me remettre d'aplomb. Effectivement, la cafétéria étouffait, et il était dur d'y réfléchir, de réfléchir vraiment. Ici, mon cerveau respirait, et j'étais de nouveau d'humeur à jouer. Ça m'énerverait certainement très vite, mais tant qu'à faire, autant profiter de mes humeurs quand elles étaient présentes.

- Ne sois pas si fermé d'esprit, Kell. Ils ne me connaissent pas encore, mais ils m'apprécient déjà ! Tu verras.

Encore "Kell". C'était vraiment bizarre de l'entendre tant de fois en si peu de temps de la bouche d'une seule personne, que je venais de rencontrer, qui plus est. Et puis quoi ? Moi ? Fermé d'esprit ? Je comprenais pas où il voulait en venir, je comprenais pas ce que j'avais dit pour qu'il me réponde que j'étais "fermé". Il s'était vu lui ? A croire que tout le monde lui courait après ? Ouais, certes, il avait de quoi le penser, je suis pas non plus d'une si mauvaise foi. Mais il me semblait bien sûr de lui, certainement trop.
Il s'arrêta un court instant pour venir se mettre à ma gauche et se pencher à son tour sur la vue que nous offrait le toit. Ouais, ça faisait vachement film américain là. Nous dominions le monde, perchés sur le haut de la fac d'Edna, petite île paumée au milieu de je ne sais où.

- Tu m'aurais repéré ? Mmh... Serait-il possible que je t'intéresse ?

Courte pause. J'évite de tourner la tête vers lui, ouvre la bouche pour répliquer, mais il reprend :

- Perso, tu m'intrigues pas mal. Tu peux rougir, je ne t'en voudrai pas, je fais souvent cet effet, rit-il.

Je retins difficilement un rire. Kell ? Rougir ? Il se prenait pour qui ? Et il me prenait pour qui ? Comme si je pouvais rougir, déjà, mais en plus, rougir pour quelque chose de ce genre ? En même temps, j'avais cru comprendre qu'il ne lésinait pas sur l'utilisation de ses charmes ; pour la millième fois, il était pas mal, pas du tout, et il ne se privait pas d'en jouer. Ce qui changeait sûrement, c'était qu'il tapait clairement dans la provocation là, et ça, ça me titillait. Ça titillait mon esprit de compétition, mon envie de répondre, de le pousser dans ses retranchements et...ça me titillait quoi. Je n'avais pas attendu plus de deux secondes pour lui répondre d'un sourire que je voulais faussement méprisant et contrôlé :

- Je l'ai dit devant toi, Caleb : oui tu m'intéresses. Mais peut-être que c'était pas assez clair de dire à Kris que je voulais rester avec toi plutôt que d'aller rejoindre les autres ?

Je m'assieds sur le rebord du toit, tendais à prendre mes aises. J'étais à moitié satisfait de la réponse que je lui avais faite. Je provoquais aussi. Et plutôt pas mal pour le coup. J'étais une fois de plus persuadé qu'il ne s'attendait pas à ça. J'avais malgré tout l'impression de ne pas bien m'y prendre. J'avais l'impression de faire n'importe quoi en fait là. Mais un n'importe quoi maîtrisé quand même. J'avais l'impression que je n'allais pas tarder à me réfugier dans un comportement faussement provocateur, que j'allais finalement le laisser mener la conversation où il le désirait, faute de savoir où je voulais le mener, moi. J'avais bien des idées. Mais... Pfff. Ce qui comptait, c'était l'impression qu'il avait de moi. Et j'avais très bien compris que Caleb aimait relever des défis, se confronter à des choses nouvelles. Je sais pas d'où ça sortait. Peut-être parce que j'étais un peu pareil. En ce qui concernait la baston du moins.
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Caleb Ysvaa

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MessageSujet: Re: Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... EmptySam 1 Fév - 16:45

- Je l'ai dit devant toi, Caleb : oui tu m'intéresses. Mais peut-être que c'était pas assez clair de dire à Kris que je voulais rester avec toi plutôt que d'aller rejoindre les autres ?

Ah, maladresse. Il ne m'a donc vraiment pas compris. Au son de sa voix, je sens qu'il est froissé, un peu. Mais c'est plus fort que moi. Je suis en impro totale, il ne s'en rend pas compte. Bien sûr, j'ai l'habitude de ce genre de petites rixes verbales, de jeu de séduction, de provocation. J'aime perturber. Mais lorsque je le fais, avec les filles que je drague, ça ne va jamais si loin. Il faut dire qu'elles ne résistent jamais tant, la conversation opte pour une autre tournure rapidement. Je me retrouve présentement en terrain inconnu. Et comme tout nouveau, je fais mes erreurs.

Je ferme les yeux quelques secondes et laisse le soin à la brise de me caresser le visage. Ça ne mène à rien ces conneries, on se perd. On ne se surprend plus, on se mordille sans conviction. Si ça continue, je vais encore me lasser... Putain. Il se rend pas compte de l'enjeu. Mon enjeu. Je suis fatigué d'être vide, de sentir cette anesthésie sentimentale qui me donne cet aspect insensible parfois.

- Putain de conneries...

Les jurons m'ont échappés. Je secoue la tête d'un air réprobateur. Tu me cherches, Kell ? Mais as-tu réellement envie de me trouver... Soit. Je vais prendre des risques. On verra bien jusqu'où tu iras. Je me demande ce que tu cherches, en fait. L'intérêt que tu y trouves. Est-ce simplement le défi ? Je finirai bien par le savoir, tôt ou tard. Je lâche de mauvaise grâce un sourire, conscient d'avoir des pensées bien pathétiques. Où est donc Caleb le héros lumineux ? Je me ressaisis et me tourne vers Kell. Je n'ai pas envie de me cacher, je veux un face à face. Je n'aime pas parler le dos tourné, c'est bien trop surfait. Je lui souris. Un sourire simple.

- En fait, j'me demande pourquoi tu viens perdre ton temps avec moi, pour être honnête.

L'honnêteté... la plus grande des surprises, non ? Dans un jeu de dupes, il y a fort peu de place pour l'honnêteté, habituellement. Mais je ne suis pas qu'un simple mec superficiel et "charmeur". Si parfois j'omets la vérité, je ne mens en revanche jamais.

- Te méprends pas, je ne veux pas dire "qu'est-ce que j'ai de plus que tes potes", c'est une question pour le moins stupide. Mais c'est plutôt... Quel est ton intérêt ? Ouais, c'est ça. Qu'est-ce qui t'intéresse chez moi ?

J'ai parlé sans hésiter, d'une voix nette et audible, du haut de toute mon assurance. Et, pour ne pas paraître désœuvré dans l'attente de sa réponse, je sors mon paquet de cigarettes, que je propose à Kell avant d'en allumer une.
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Qaeli Kath

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MessageSujet: Re: Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... EmptySam 1 Fév - 17:37

- Putain de conneries...

Je ne bouge pas. De surprise, je ne sais pas. J'avais failli relever la tête pour..."voir ce qui n'allait pas", mais y'avait un truc qui m'avait retenu. Je sais pas trop quoi. Mais je sens qu'il se tourne pour me parler, m'affronter, quelque chose comme ça. Alors j'en fais de même ; je ne veux pas paraître trop détaché de la conversation, ni même ennuyé. Je suis pas monté ici pour...ça.

- En fait, j'me demande pourquoi tu viens perdre ton temps avec moi, pour être honnête.

Il sourit. Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ? Est-ce que j'ai dit un truc qu'il fallait pas ? J'ai juste répondu mais y'avait un truc qui allait pas là. Peut-être qu'en voulant jouer le Kell méprisant, j'avais donné dans un registre qu'il n'appréciait pas. Il renchérit :

- Te méprends pas, je ne veux pas dire "qu'est-ce que j'ai de plus que tes potes", c'est une question pour le moins stupide. Mais c'est plutôt... Quel est ton intérêt ? Ouais, c'est ça. Qu'est-ce qui t'intéresse chez moi ?

La vache. Je sens mes yeux devenir ronds. Je souris, mais nerveusement, un peu comme si je venais de me prendre une tarte, et que j'm'y attendais pas. J'ouvre la bouche pour chercher mes mots, je cherche l'inspiration, quémandant du regard le sol, les petits graviers dans le coin là, la porte un peu plus loin, puis je reviens à lui. Je comprends pas. Je comprends pas ce qui l'a mis en colère. Ce qui semble l'avoir mis en colère. Je suis pas du genre à m'en faire pourtant, je suis pas du genre à m'inquiéter des humeurs des autres. Qu'est-ce que j'en ai à foutre au fond ?
Il me tend ses cigarettes. J'hésite à en prendre une, mais, automatisme, je me sers. En fait, ça va me permettre de réfléchir. Je fumais pas beaucoup habituellement. Là ça faisait trois clopes en moins d'une demie-heure. Ok Kell, clairement : y'a un truc qui se passe. Je coince la cigarette entre mes dents, cherche mon briquet dans la poche de mon jean et m'en sers pour allumer cet amas de tabac, de goudron et que sais-je encore de bon...

- Ok...

Je tape encore du pied par terre. 'Tain, ces sales réflexes. Bon tant pis, j'm'en fous, s'il me faut ça pour...déstresser ou je sais pas quoi, eh bien soit, j'allais pas m'en priver. Qu'est-ce que je fais du coup ? Je lui réponds cash comme à l'instant, ou j'essaie de calmer le jeu, sachant que je suis plutôt du genre à agiter les brindilles histoire qu'elles s'enflamment...? Après quelques longues, putain de longues secondes de silence, peut-être même quelques minutes, je me redresse et lui dis, sans quitter le sol des yeux :

- Ca t'arrive jamais de vouloir changer un peu du quotidien ?

J'avais du mal à calmer l'agressivité que je pouvais avoir naturellement dans la voix quand je m'emportais un peu. Je voulais même pas être agressif, mais c'était plus fort que moi : je montrais les crocs dès que je me sentais attaqué.

- Je pourrais t'demander pareil, nan ? C'est pas toi qui es venu poser ton cul sur la chaise en face ? -je relève la tête pour l'affronter à nouveau- Pourquoi t'es venu ? Tu cherchais un truc nan ?

Conscient que ma réponse n'en était pas une, je prends une inspiration bien profonde pour essayer de me calmer. Je devenais vraiment agressif. Je voulais pas putain. Mais qu'est-ce que je peux répondre aussi ? Caleb, je venais de le rencontrer. Comment est-ce qu'on peut vraiment attendre quelque chose de quelqu'un qu'on vient de rencontrer ?!

- J'fais c'que j'veux merde, t'avais l'air cool, quand t'es arrivé, je me suis dit que t'étais putain de stylé et... Et j'sais pas, riais-je nerveusement.

Si, je savais peut-être. J'avais des doutes, ou je voulais me faire croire que j'avais des doutes. Je suis un peu con aussi, Kris avait peut-être eu raison. Je perdais peut-être mon temps à essayer de trouver les mots pour me justifier. Et merde, je perdais de mon assurance légendaire, j'étais en train de me plier là.
Je quittais mon siège improvisé et fis quelques pas, histoire de décompresser le plus discrètement possible. Allez Kell, on se reprend, c'est pas un type sorti de nulle part qui allait te faire perdre ton sang-froid hein. Je me mis à moitié face à lui -c'est difficile de rester debout et de regarder quelqu'un droit dans les yeux quand on n'a pas d'appui je trouve-, essayant de garder mon regard fixé dans le sien.

- Qu'est-ce qui m'intéresse chez toi...? repris-je plus calmement. Je suppose que j'aime bien le jeu auquel on s'adonne depuis que tu t'es assis à ma table. J'veux voir jusqu'où ça peut aller sans que ça m'ennuie... J'ai pas l'habitude de ce genre de duel intellectuel, je suis pas un type réfléchi, je suis instinctif, je réfléchis que quand je me bats. Après... T'as l'air plus intelligent que moi, je vais pas me mentir, ni faire le faux modeste, c'est pas mon genre. Tu cherches peut-être quelque chose que je peux pas t'apporter, mais que tu as cru que je pouvais, non ?

Je soupirais.

- Je voulais juste apprendre à te connaître parce que ça avait l'air d'accrocher quand on était en bas.

Je conclus d'un vieux sourire qui n'en était pas un mais qui était sûrement censé me rassurer sur l'issu de cette histoire. Je me faisais pas d'illusions : il pouvait se lever, là, me faire un sourire et me dire que ouais, j'étais pas à la hauteur de ses espérances. Je me trouvais pas nul. Enfin par rapport à lui en tout cas. On n'était peut-être tout simplement pas fait pour s'entendre, ça arrive, bah tant pis. Ce que je trouvais nul par contre, c'était mon incapacité à réagir en adulte, à me détacher de l'animal. J'aimais pas les sentiments, ça me rendait faible. Et je crois que j'aimais pas non plus le fait qu'un inconnu soit témoin de mes faiblesses.

- Ta réaction est carrément chelou, je crois que j'm'y attendais pas.
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Caleb Ysvaa

Caleb Ysvaa
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MessageSujet: Re: Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... EmptySam 1 Fév - 18:04

- Ça t'arrive jamais de vouloir changer un peu du quotidien ?

Je l’ai mis sur les nerfs, on dirait. Je suppose que deux tempéraments comme les nôtres, c'est voué à faire des étincelles. Pourtant, je ne partais pas dans cette optique. Le but n’était pas de l’agacer. Je le regarde s’agiter, les yeux ronds d’une réelle curiosité. J’suis pas toujours le gars qu’à le plus de tact, c’est clair. Je cerne assez facilement les gens sans pour autant m’en servir pour mieux me comporter. J’reste moi quoi, je ne change pas d’attitude en fonction de la personne. Mais là, si je veux pas tout foutre en l’air, il va falloir rectifier le tir.

- Je pourrais t'demander pareil, nan ? C'est pas toi qui es venu poser ton cul sur la chaise en face ? -je relève la tête pour l'affronter à nouveau- Pourquoi t'es venu ? Tu cherchais un truc nan ? J'fais c'que j'veux merde, t'avais l'air cool, quand t'es arrivé, je me suis dit que t'étais putain de stylé et... Et j'sais pas, rit-il nerveusement.

L’agressivité dans sa voix est palpable. C’est clair qu’il a du charme, d’autant plus quand il s’énerve. La remarque m’amuse, d’autant plus que Kell me fait un compliment que je n’attendais pas dans sa bouche. Ça me plait.

- Qu'est-ce qui m'intéresse chez toi...? reprend-il plus calmement. Je suppose que j'aime bien le jeu auquel on s'adonne depuis que tu t'es assis à ma table. J'veux voir jusqu'où ça peut aller sans que ça m'ennuie... J'ai pas l'habitude de ce genre de duel intellectuel, je suis pas un type réfléchi, je suis instinctif, je réfléchis que quand je me bats. Après... T'as l'air plus intelligent que moi, je vais pas me mentir, ni faire le faux modeste, c'est pas mon genre. Tu cherches peut-être quelque chose que je peux pas t'apporter, mais que tu as cru que je pouvais, non ?

Je me rembrunis. Et fronce très légèrement les sourcils. Ce que je cherche ? Qu’il ne peut pas m’apporter ? Oh, ennui. Il ne va pas commencer à se rabaisser là, non ? D’abord, s’il peut ou non m’apporter quelque chose, c’est moi le mieux placé pour le savoir, il me semble… Et puis, nous partageons la même envie, tous les deux, il vient de le dire. Voir jusqu'où cette conversation peut nous emmener.
Il soupire et je reporte mon attention sur lui.

- Je voulais juste apprendre à te connaître parce que ça avait l'air d'accrocher quand on était en bas.

Ça, ça me satisfait mieux. S’en tenir à dire ce que nous voulons, pensons, clairement. Sans se mentir. Plutôt que de déballer des absurdités comme il avait commencé à le faire. Je souris, malgré moi. Un beau sourire en coin, un de mes meilleurs. J’ai eu peur un instant que l’ennui prenne le pas, mais ce n’était qu’une impression, le voilà déjà loin. Reprends-toi, Caleb, tu es dans ton élément.

- Ta réaction est carrément chelou, je crois que j'm'y attendais pas.

Je lève un sourcil, sans me départir de mon sourire. Puis je ricane, narquois. Non pas parce que je me moque, mais parce que je trouve carrément amusant qu’il me trouve étrange.

- Apprenons à nous connaitre, alors. Je sais pas ce que tu imagines que je cherche, mais va pas croire que je demande la lune. D’ailleurs, je te demande rien mon gars. À part peut-être de continuer à être aussi cool, tu m’plais bien.

Nouveau clin d’œil. Je vais être musclé de la paupière, à force.

- Oh et… désolé de t’avoir déstabilisé mec, c’était pas.. enfin si, c’était voulu je vais pas te mentir, mais disons que j’pensais pas à mal.

Je laisse couler quelques secondes avant de porter à nouveau ma clope à mes lèvres. Je suis curieux de sa réponse.
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Qaeli Kath

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MessageSujet: Re: Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... EmptySam 1 Fév - 18:38

Je le fais rire. D'accord Kell, je sais pas ce que tu fous mais tu le fais rire.

- Apprenons à nous connaitre, alors. Je sais pas ce que tu imagines que je cherche, mais va pas croire que je demande la lune. D’ailleurs, je te demande rien mon gars. À part peut-être de continuer à être aussi cool, tu m’plais bien. -Il s'arrête un temps- Oh et… désolé de t’avoir déstabilisé mec, c’était pas.. enfin si, c’était voulu je vais pas te mentir, mais disons que j’pensais pas à mal.

Je suis partagé entre l'envie d'éclater de rire et de donner un coup à la porte derrière moi. Mais je reste à ma place, sans bouger. "Apprenons à nous connaître". Si c'est pas ce que je demande depuis le début, ça... Enfin, le tir est rattrapé, pas la peine de s'énerver en lui gueulant que c'était ce que je voulais depuis qu'on avait commencé à parler à notre table. Oui, Caleb me déstabilise. J'ai pas envie de savoir pourquoi, je sais que je ne vais pas aimer la réponse, j'aime pas ce genre de situation. Le mieux c'est de rester naturel hein ? Mais mon naturel me dit d'aller lui foutre une baffe, alors est-ce que je reste naturel ou je tente autre chose ? Je ris un peu, l’atmosphère se détend. Je me sens un peu mieux. Je regarde la cigarette que je tiens entre mon pouce et mon index et m'accroupis pour l'écraser contre le sol, en ricanant.

- Putain, Caleb... En vrai je fume pas !

J'avais envie d'éclater de rire.

- Enfin pas trois clopes en une heure quoi, déjà, trois par semaine ça fait beaucoup...

Je m'adosse au mur adjacent à la porte qui donnait l'accès au toit et me laisse glisser jusqu'à ce que mon postérieur touche le sol, en essayant de retrouver un état plus normal ; j'en avais marre des coups de stress qui me faisaient péter un câble ou rire nerveusement comme un con.

- Ça veut dire quoi, "apprendre à se connaître" ? Ça m'a l'air tellement pas...naturel, comme façon de dire les choses ! Mais bon, comme je dois décompresser parce que Monsieur me fait stresser comme un malade, je vais faire le con deux minutes hein.

Avouer à Caleb qu'il avait réussi à me rendre nerveux m'avait échappé. Je suis pas certain que le naturel soit quelque chose de bien, dans notre relation à tous les deux. En tout cas, mon naturel. Je savais pas parler, je savais bien me battre et insulter, ouais. Rigoler pour des blagues à la con, boire de la bière... Je me trouvais d'un coup vachement moins intéressant que j'avais pu le penser jusqu'à maintenant. Bon. Je voulais pas que Caleb me laisse, je crois que j'avais bien compris.

- Je m'appelle Kell, mais c'est qu'un surnom. Sur les papiers, c'est écrit "Qaeli", mais j'aime pas trop, donc sois gentil, garde "Kell", appuyais-je d'un regard amusé faussement autoritaire. J'ai 22 ans, j'aime me battre, j'aime pas grand chose d'autre. C'est la seule chose qui me plaise. C'est la seule chose qui m'excite.

J'avais encore quelques trucs à dire, mais je trouvais que ça n'avait pas sa place pour le moment. Un peu comme si les idées s'étaient bousculées dans ma tête, au lieu de faire la queue et d'attendre sagement leur tour.

- Je vis ici depuis tout petit. J'ai grandi ici en fait. Je suppose que je m'ennuie un peu, et je pense que ça explique grandement mon amour du risque et du danger...concluais-je en haussant les épaules. Tu veux savoir d'autres choses en particulier ?
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Caleb Ysvaa

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MessageSujet: Re: Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... EmptySam 1 Fév - 23:34

- Putain, Caleb... En vrai je fume pas ! Enfin pas trois clopes en une heure quoi, déjà, trois par semaine ça fait beaucoup...

Un rire me secoue les épaules. S'il savait ! Moi non plus, en réalité, je ne fume pas tant. Mais je me rends compte à présent à quel point j'étais nerveux, tendu. Tout mon être était concentré sur l'instant présent. Si nous n'avions pas pris l'air, j'aurais sans doute éclaté comme une baudruche.

Kell s'adosse au mur avant de reprendre la parole.

- Ça veut dire quoi, "apprendre à se connaître" ? Ça m'a l'air tellement pas...naturel, comme façon de dire les choses ! Mais bon, comme je dois décompresser parce que Monsieur me fait stresser comme un malade, je vais faire le con deux minutes hein.

Je n'en reviens pas. Les mots prononcés par Kell se gravent dans mon esprit sans qu'il parvienne pour autant à les déchiffrer. Je me sens juste... euphorique, flatté. Il ne faut surtout pas croire que le fait de m'apprécier m'empêche de me sentir touché par les sentiments des autres. Sous la surprise, je me suis senti obligé de changer de position, histoire de me rattraper, de masquer ma réaction imprévue. Je fais mine de m'étirer. C'est complètement absurde de se sentir content de faire stresser quelqu'un, j'en ai bien conscience. Mais pourtant, c'est comme s'il m'avait avoué qu'il m'aimait bien, qu'il me prenait en compte. Ce mec, c'est vraiment quelque chose.

- Je m'appelle Kell, mais c'est qu'un surnom. Sur les papiers, c'est écrit "Qaeli", mais j'aime pas trop, donc sois gentil, garde "Kell". J'ai 22 ans, j'aime me battre, j'aime pas grand chose d'autre. C'est la seule chose qui me plaise. C'est la seule chose qui m'excite. Je vis ici depuis tout petit. J'ai grandi ici en fait. Je suppose que je m'ennuie un peu, et je pense que ça explique grandement mon amour du risque et du danger...,conclue-t-il en haussant les épaules. Tu veux savoir d'autres choses en particulier ?

Amusé par sa récitation comique, je me racle la gorge pour répondre à mon tour en jouant la comédie.

- Enchanté, Monsieur Kell, dis-je en insistant sur son prénom. Moi c'est Caleb, comme tout à l'heure. J'ai la jeunesse de mon côté, mon vieux, je n'ai que 19 ans. J'aime beaucoup de choses alors je vais plutôt te dire les seules choses que je n'aime pas.

Je marque une pause, mimant la solennité avant de reprendre gravement.

- Les chaussettes dépareillées. Grave erreur de goût, et on ne plaisante pas avec le goût vestimentaire. Sinon, pour répondre à ce que t'as dit, je partage ton amour du risque et du danger, on devrait pouvoir passer de bons moments !

Je réfléchis quelques instants. Ce que je voudrais savoir d'autre en particulier ? Des tas de choses. Mais ce sont des choses qui s'apprennent sur le tas, il ne faut pas les provoquer, je crois. Je ne voudrais pas le brusquer.

- Ouais, je voudrais savoir... Si tu trouvais envisageable de me coacher quelques temps tu vois, comme j'suis nouveau... -clin d’œil- et que t'as pris racine ici, j'ai des leçons de vie ici de retard, tu vois le truc ? Et toi, t'veux savoir des trucs sur moi ?

Excuse bidon, la pire que j'aurais pu trouver. D'ailleurs, j'ai presque envie de me rire au nez. Mais pourquoi pas, il faut bien savoir faire des concessions je suppose, quand on veut quelque chose. Je hoche de la tête en souriant pour l'inviter à répondre.

Les mains dans les poches, le vent dans la gueule et ce type avec moi, j'ai l'impression d'être surpuissant.
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Qaeli Kath

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MessageSujet: Re: Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... EmptyDim 2 Fév - 1:32

- Enchanté, Monsieur Kell.

Troisième fois. Est-ce que le fait que je sois en train de compter le nombre de fois où il dit mon prénom doit m'inquiéter ? Est-ce que le fait de prendre le soin d'écouter attentivement la façon dont il prononce mon prénom doit m'inquiéter aussi ?

- Moi c'est Caleb, comme tout à l'heure. J'ai la jeunesse de mon côté, mon vieux, je n'ai que 19 ans. J'aime beaucoup de choses alors je vais plutôt te dire les seules choses que je n'aime pas.

Tiens, j'aurais peut-être dû faire pareil. Énumérer les choses que je n'aimais pas. J'aurais dû y penser. Quoique...en y réfléchissant, je constatais qu'il serait moins long de faire la liste des choses que j'aimais.

- Les chaussettes dépareillées. Grave erreur de goût, et on ne plaisante pas avec le goût vestimentaire. Sinon, pour répondre à ce que t'as dit, je partage ton amour du risque et du danger, on devrait pouvoir passer de bons moments !

Je pouffais. Les "chaussettes dépareillées" ? Où est-ce qu'il était allé chercher ça ?! En même temps, ouais, vu le soin qu'il semblait donner à son apparence et ses fringues... Je coinçais ma tête contre la paume de ma main, en appuyant mon coude contre mon genoux. Il était finalement assez étrange que je cherche contact avec quelqu'un comme lui. On avait des points en commun, ouais, mais aussi beaucoup de choses qui auraient du faire que je ne me serais jamais entendu avec en temps normal. Il était classe, mais peut-être trop...narcissique ? Nombriliste ? Égocentrique ? Le regard des autres semblait être important pour lui. Et paradoxalement, j'étais persuadé qu'il était du genre libre comme l'air, et ne s'arrêtait pas à ce que les autres pouvaient penser de lui.
Après, qu'il me dise qu'il aime le danger et la prise de risque... Je trouvais ça moyennement crédible, mais j'appréciais l'idée, et j'adorerais que ce soit vrai, j'adorerais le voir se battre, j'adorerais le voir se risquer, lui et son joli minois. Rien n'est plus vrai qu'un homme en colère, qui n'a plus de maîtrise sur rien, et qui donc ne porte pas de masque.

- Ouais, je voudrais savoir... Si tu trouvais envisageable de me coacher quelques temps tu vois, comme j'suis nouveau et que t'as pris racine ici, j'ai des leçons de vie ici de retard, tu vois le truc ? Et toi, t'veux savoir des trucs sur moi ?

Je souris à son clin d’œil. Il avait de l'entrainement, riais-je. Il en avait fait combien depuis qu'on s'était rencontrés ? Bon, plus sérieusement maintenant : le coacher ? Il voulait que je lui apprenne à se battre ? A survivre à l'ennui ? A fuir les cours ? A boire plus de bière que Marc -qui était professionnel en la matière- ? J'hésite un peu :

- Euh... Non, j'vois pas le truc. Tu voudrais que je t'apprenne quoi ? Je sais pas tellement plus de choses que toi. Apparemment, entre ici et "ailleurs", y'a pas grand chose de différent. Louis vient d'ailleurs et...il a pas eu de mal à s'adapter. Après, je dis pas qu'on s'éclate toujours, je trouve toujours un moyen pour me lancer dans une bagarre, justement pour ne pas m'ennuyer, mais ça crée pas mal de problèmes, riais-je. Et donc, à part éviter de fréquenter des gens à chaussettes dépareillées, qu'est-ce que je dois éviter de te faire faire ?

Je croisais les mains derrière la tête. Evidemment que je voulais "savoir des trucs" sur lui. Et lui n'avait pas l'air décidé à m'interroger ; j'allais pas me gêner. Etant nouveau sur l'île, il devait pas connaître beaucoup de monde. Je me surpris à penser que j'aurais même voulu qu'il ne connaisse personne. Qu'il n'ait personne à aller voir, personne à qui parler, personne avec qui rire ou fumer. Personne d'autre que moi. Je secouais la tête en le regardant. C'était si...stupide. J'aurais détesté que quelqu'un ait toute exclusivité sur moi. Alors penser vouloir l'exclusivité sur quelqu'un, c'était assez incroyable. Et surtout tellement con.

- Et sinon, je suppose que tu ne vis pas avec tes parents si...

Révélation. Qui me coupa dans mon élan. Est-ce que je devais lui demander ou pas ? L'autre Caleb, je me souvenais maintenant. Pourquoi ce nom m'était familier.

- Eh, Caleb, tu serais pas le type qui squatte ma chambre d'étudiant ? La 18 ?

J'étais arrivé ce matin pour reprendre possession des lieux, après avoir passé deux semaines chez ma mère, pour m'occuper de quelques babioles. Et en entrant dans ma chambre, j'avais vu des affaires étrangères, et puis un nouveau parfum dans l'air... Je suis allé vérifier dans les registres qui avaient décidé de faire du squat dans ma chambre, et j'ai vu un nom que je ne connaissais pas. Je crois que c'était "Caleb". Mais du coup, si c'est bien Caleb, pas la peine d'aller casser la gueule à un inconnu. Donc pas de problèmes avec l'administration. Et puis...si c'était bien Caleb, ce serait vraiment le moyen pour..."apprendre à se connaître". Parce que techniquement, vivre avec quelqu'un, c'est apprendre à le connaître. Ah. Je sentais le stress remonter. Je savais pas si j'espérais qu'il me réponde que c'était lui le mec qui partage ma chambre, ou si au contraire, je préférais que ça n'en soit pas le cas.
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Caleb Ysvaa

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MessageSujet: Re: Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... EmptyMer 5 Fév - 11:08

- Euh... Non, j'vois pas le truc. Tu voudrais que je t'apprenne quoi ? Je sais pas tellement plus de choses que toi. Apparemment, entre ici et "ailleurs", y'a pas grand chose de différent. Louis vient d'ailleurs et...il a pas eu de mal à s'adapter. Après, je dis pas qu'on s'éclate toujours, je trouve toujours un moyen pour me lancer dans une bagarre, justement pour ne pas m'ennuyer, mais ça crée pas mal de problèmes. Et donc, à part éviter de fréquenter des gens à chaussettes dépareillées, qu'est-ce que je dois éviter de te faire faire ?

Je m'apprête à répondre, mais je me ravise, le voyant sur le point de poursuivre.

- Et sinon, je suppose que tu ne vis pas avec tes parents si...

Il se fige soudainement de telle sorte que je me demande s'il ne fait pas un malaise ou une connerie du genre. Je fronce les sourcils, guettant une réaction.

- Eh, Caleb, tu serais pas le type qui squatte ma chambre d'étudiant ? La 18 ?

La question me prend de court, je me déride, essayant de me remémorer ce putain de numéro de chambre que j'ai répété pourtant dix fois dans ma tête pour ne pas l'oublier. En vain. A vrai dire, j'étais bien trop excité à l'idée de rencontrer des tas de nouvelles frimousses que je n'avais pas accordé grande importance au numéro de la chambre. J'essaye tout de même d'identifier la petite pièce dans laquelle j'ai négligemment jeté mes affaires.

- La chambre avec les rideaux bleus ?

Je réalise que, peut-être, toutes les chambres sont équipées de rideaux bleus. Quel con !

- Le type qui squatte ta piaule, il a un étuis à guitare noir ?

Je souris à l'idée de cet étuis, posé sur le lit trop bien fait de la petite chambre d'étudiant. A l'intérieur, il n'y a pas de guitare. Depuis que je l'ai, il n'y en a d'ailleurs jamais eu. C'est juste.. un souvenir. Un souvenir heureux, douloureux, un fucking souvenir, quoi.
Je me dis que Kell n'y aura peut-être pas prêté attention. Ou que si ça se trouve, ils ne sont malheureusement pas dans la même chambre et qu'il y a, de surcroît un autre Caleb sur cette île. Mais l'idée me parait farfelue, aussi je ne m'en fais pas outre mesure. Je suis assez confiant.
La perspective de partager la même chambre que lui ne me déplaît pas le moins du monde.
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Qaeli Kath

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MessageSujet: Re: Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... EmptyJeu 6 Fév - 13:50

- La chambre avec les rideaux bleus ? questionna-t-il.

Mes épaules tremblèrent de rire. Je portais ma main droite à ma bouche pour cacher mon rictus et baissais les yeux. "La chambre avec les rideaux bleus". j'étais même pas foutu de savoir de quelle couleur étaient ces rideaux, vu que j'y touchais jamais. Et pour le peu de temps que je passais dans ma chambre à l'internat... Putain. T'en fais pas que j'allais y faire gaffe maintenant, à la couleur de mes rideaux.

- Le type qui squatte ta piaule, il a un étuis à guitare noir ?

Houla. Je fronçais les sourcils pour essayer de me remémorer si j'avais oui ou non vu un étui à guitare. Qu'est-ce que j'ai foutu en entrant dans ma chambre ? Je suis allé poser mon sac sur mon lit, j'suis allé changer de tee-shirt, j'suis allé me laver les mains, je me suis recoiffé, je suis revenu prendre un truc dans mon sac et c'est là que j'ai vu qu'il y avait des trucs nouveaux dans la chambre. Des sacs surtout. Puis qu'un lit était défait. Hormis le mien, que j'faisais jamais. Mais je me souvenais pas avoir vu un étui à guitare. Je fermais les yeux pour essayer de me rappeler. J'aurais r'marqué, si y'en avait eu un. J'en croise pas tous les jours. Merde. Peut-être que je suis pas capable de m'en souvenir finalement. Oh shit, j'en savais rien. Je secouais la tête.

- J'm'en souviens pas. J'ai seul'ment capté que j'étais plus seul, et ça m'a foutu les boules...

Je souris en relevant la tête vers Caleb, sans montrer les dents. Le mieux c'était sûrement d'aller regarder tout de suite s'il y a son étui dans ma chambre. En même temps, la perspective qu'il n'y soit pas me ferait chier. J'étais pas un mec patient, alors ouais, forcément, j'avais envie de me lever et de lui dire que j'allais voir. Mais si je me bougeais pour voir qu'en fait c'était un autre type qui squattait mon bordel, je m'énerverais.

- J'suis bien en fait ici, finis-je par souffler. On verra ça plus tard, hein ? -pause- Et du coup, tu joues de la gratte ? demandais-je en imitant un ersatz de guitariste, vu que j'avais tenu qu'une seule guitare dans ma vie et que c'était pas pour en jouer.

La flemme de me lever, la flemme d'aller voir et de me rendre compte que Caleb était pas le mec de ma chambre, la flemme de me dire que cette journée se terminerait sur un truc chiant. J'étais déjà assez frustré par le fait que mon humeur soit -on dirait- dépendante d'un inconnu tout juste rencontré, j'avais pas envie d'en ajouter une couche en me foutant le cafard. Je saurais pas expliquer le truc qui me tombait sur les épaules et qui commençait à peser. Les choses se précipitaient un peu trop dans ma caboche, comme si d'un coup je commençais à reprendre conscience de ce qui m'entourait. Je recommençais à sentir et à respirer, à voir plus loin que j'en avais l'habitude.
Mon portable vibra dans la poche de mon jean. Par réflexe, je l'attrapais pour regarder de qui venait l'appel. "Marc". Ouais, normal. Je leur avais un peu foutu un lapin en restant avec Caleb plutôt que de les retrouver comme d'habitude dans le parc pour traîner ou boire. En parlant de boire. Je passais sûrement un peu trop mes humeurs sur la bouteille ces temps-ci. C'était p't'être ça qui m'donnait l'impression de me sentir changeant, en fin de compte. Je jetais un regard à Caleb. Ouais, non. Il avait pas l'air d'être de ce genre, lui. Je le voyais bien boire, mais juste pour les occasions. Pour rire ou passer une bonne soirée. Pas par lassitude ou ennui.
Je rangeais mon portable à sa place initiale et soufflais. Faute d'occupation, de travail, et certainement encore plus d'envie, j'avais l'impression d'être fatigué. Peut-être que c'est qu'une sale période à passer, mais elle dure. C'est chiant et blasant. Y'avait quand même un vent nouveau qui soufflait. M'enfin, c'était peut-être l'histoire de quelques heures, même si j'allais pas cracher dessus.

Pour de vrai, je crois que je me faisais bien chier sur cette île.
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Caleb Ysvaa

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MessageSujet: Re: Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... EmptyMar 11 Fév - 10:46

- J'm'en souviens pas. J'ai seul'ment capté que j'étais plus seul, et ça m'a foutu les boules...

Ouais forcément, tout le monde ne perd pas son temps à mater la couleur du morceau de tissus de merde qui tente pauvrement d'habiller la fenêtre. Il va falloir que je me fasse une raison, les détails de ce genre n'intéressent personne. Il n'y a que moi pour me faire la réflexion qu'à défaut de ciel bleu, on aurait au moins les rideaux. Mais pourquoi faire puisque de toute façon, je ne serai sûrement dans cette piaule que la nuit, à scruter tout au plus le plafond sinon le velouté interne de mes paupières.
Ça lui fout les boules de plus être seul ? La remarque m'agace. Il m'est assez désagréable de penser que ma présence puisse le déranger. Voire même que ça me ferait carrément chier. Je n'ai aucun mal à l'admettre, mais sa présence me réjouit, je ne m'étais pas senti aussi absorbé dans une conversation anodine depuis bien longtemps. Mais je me ressaisis. Ce type n'est pas du genre à reconnaître affectionner une personne. Il pourrait aussi bien être en train de feindre le loup solitaire agressif, juste histoire de faire fuir les moins tenaces.

- J'suis bien en fait ici. On verra ça plus tard, hein ? -pause- Et du coup, tu joues de la gratte ?

Il mime le poids d'une guitare dans ses mains. Je m'attendais à cette question, puisqu'on me la pose toujours. Et, comme à chaque fois, je ne sais pas ce que je dois répondre. Je le sonde du regard. Je pense franchement qu'il s'en balance, de la réponse. Quelle qu'elle soit, ça ne l'intéresse pas plus que ça. A part peut-être en ce qui concernerait sa tranquillité la nuit si son camarade de chambre venait à s'improviser musicien sur ses heures de sommeil. Je ricane à cette pensée, imaginant Kell prêt à mordre le malheureux guitariste.

- T'inquiète, j'te réveillerai pas la nuit, monsieur le loup, tu pourras pioncer peinard.

Je ris en réalisant l'avoir appelé de la sorte. Ce surnom n'était pas supposé franchir le pas de ma bouche. Mais bah ! Après tout, ça lui va trop bien pour se priver de le lui dire. Conscient de ne pas avoir répondu à sa question, je change de pied d'appuis.

- T'es musicien, toi ? relancé-je en désignant d'un coup de tête le charmant mime qu'il avait entrepris plus tôt.
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Qaeli Kath

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MessageSujet: Re: Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... EmptyJeu 13 Fév - 10:05

- T'inquiète, j'te réveillerai pas la nuit, monsieur le loup, tu pourras pioncer peinard.

Hun, Caleb avait trop peu délicatement évité ma question pour que je ne puisse pas le remarquer. Peut-être n'utilisait-il pas la guitare pour ses qualités musicales, lui non plus ? Ou peut-être même qu'il avait juste un étui, et qu'il s'en servait comme valise, quelque chose du genre. Quoiqu'il en soit, je commençais à connaître le personnage, et je me disais que s'il ne voulait pas répondre, il ne répondrait pas. Donc non, il ne jouait pas de gratte, sauf s'il en a honte, ce qui serait assez bizarre mais pas improbable. Après tout, la guitare, c'est pour draguer les nanas. Bof, ça lui allait bien, de jouer de la gratte au coin du feu au bord de la plage, riais-je intérieurement. Remarque, s'il me disait qu'il ne me réveillerait pas la nuit, c'est peut-être parce qu'il s'imagine que l'entendre jouer me ferait chier. Je me grattais le menton en fixant un coin du ciel encore bleu. Tant pis, je saurai bien un jour ou l'autre au pire. Et donc, "monsieur le loup" ? Je soufflais du nez, l'appellation m'ayant donné le sourire, mais n'ayant pas été assez drôle pour me donner envie de rire. Un loup, ça ressemble à un chien, en plus sauvage. Ça me plaît bien. Surtout l'idée que Caleb ait décidé de me ranger dans la catégorie prédateur.

- T'es musicien, toi ?

Là, c'était drôle. J'eus du mal à retenir un pouffement.

- On peut dire ça, ouais, souriais-je. J'aime bien tout ce qui peut me servir de batterie, et ce qui peut avoir un son improbable aussi. J'utilise pas de baguettes, c'est trop délicat pour moi, je frappe avec les poings.

Et la seule fois où j'avais tenu une guitare entre les mains, elle avait fini explosée contre un mur, à cause du pauvre type qui avait décidé de l'éviter de justesse. J'étais pas non plus si con que ça, j'avais conscience de la valeur des choses. Aussi, je m'en étais voulu d'avoir utilisé la guitare comme une batte de base-ball, et je m'étais promis de ne pas recommencer. La pauvre guitare s'était trouvée dans de mauvaises mains au mauvais moment. Et c'était vraiment par réflexe que je l'avais utilisée comme arme. Pas par simple fantaisie. D't'façon, est-ce que 'ai la tronche d'un mec fantaisiste ? Nan, pas trop nan. Pour conclure cette petite vanne, j'ajoutais, en clin d’œil à sa première réponse :

- T'inquiète, j'te frapperai pas avec ton étui à guitare, petite brebis, tu pourras dormir sur tes deux oreilles...

Je me relevais, peut-être pour jouer des quelques centimètres que j'avais en plus.
J'avais le sourire facile aujourd'hui, c'était pas courant. Faudrait que je réapprenne à ne pas sourire autant, qu'il se prenne pas pour quelqu'un d'extraordinaire. P't'être bien que c'est le seul Caleb de l'île, et finalement, j'étais plutôt satisfait d'être tombé sur un colocataire peut-être guitariste mais en tout cas vachement cool. Peut-être même qu'il savait se battre, comme il l'avait dit un peu plus tôt, auquel cas, je trouverais ça marrant de tester jusqu'où vont ses soit-disant capacités au combat.

- J'espère que c'est toi et pas un autre type, dans ma chambre. Sinon, j'aurais vraiment les boules, riais-je en me remettant contre la rampe qui nous protégeait de la chute.
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Caleb Ysvaa

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MessageSujet: Re: Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... EmptyMar 25 Fév - 23:36

Ma question semble amuser Kell puisqu'il se gausse presque instantanément.

- On peut dire ça, ouais. J'aime bien tout ce qui peut me servir de batterie, et ce qui peut avoir un son improbable aussi. J'utilise pas de baguettes, c'est trop délicat pour moi, je frappe avec les poings.

Je l'imagine sans mal querelleur, belliqueux. Il a ce petit côté en lui un peu sombre, provocateur. Comme une aura qui m'aurait inévitablement frappé, quelles qu'aient été nos conditions de rencontre. J'essaye de me l'imaginer en pleine action, totalement absorbé par l'art du poing, sans vraiment y réfléchir. L'image me plait et je le gratifie d'une hochement de tête.

- T'inquiète, j'te frapperai pas avec ton étui à guitare, petite brebis, tu pourras dormir sur tes deux oreilles...

Mon poil se hérisse. Une brebis, moi ? Certes, je ne bénéficie pas d'une carrure imposante, ni d'une sorte de charisme agressif, mais s'il y a bien une chose qui me rend malade au plus haut point, c'est que l'on me pense faible. Je ne suis ni faible, ni sans défense. Je sais me battre, j'ai déjà eu l'occasion de le vérifier par le passé. J'aime la flambe, j'aime qu'on me regarde mais j'exècre que l'on puisse m'envisager comme une urne à pitié. Me voit-il réellement de la sorte ? Me méprise-t-il à ce point ? L'idée d'être sous estimé par quelqu'un que j'estime me blesse, mais je n'en laisse rien paraître. Je me ressaisis au moment où il se redresse pour me dominer des quelques centimètres en plus que ma croissance ne m'a pas accordés.

- J'espère que c'est toi et pas un autre type, dans ma chambre. Sinon, j'aurais vraiment les boules.

Le gars, il a un grain. Il me balance du haut de son insolence puis me récupère quelques secondes plus bas avec une presque gentillesse insoupçonnée. Il peut se targuer d'être unique, c'est clair. La curiosité cupide que je ressens à son égard ne cesse de s'enfler. Pour la première fois depuis longtemps, quelqu'un se trouve capable d'éveiller en moi un intérêt flagrant et durable. Je me sens incroyablement vivant, on dirait un putain de gosse.

Je lui sers, en guise de revanche, mon sourire le plus enjôleur combiné à ma démarche décontractée et insouciante (autant qu'une démarche puisse être insouciante, certes).

- Serait-ce un aveu, une presque déclaration d'amitié naissante ?

Me rappelant qu'un tel niveau de franchise d'un coup aurait sans doute aucun pour effet de le faire se rétracter sur lui-même, je m'empresse de faire le premier pas. Histoire de lui montrer ma bonne foi, quoi.

- J'accepte, bon prince que je suis, ami Kell ! Et je vais même pousser jusqu'à t'avouer un truc. Je pouvais pas mieux tomber en arrivant sur cette île que sur un type comme toi, crois-moi !

Je lui lance un clin d’œil tout en repassant mentalement en revue la phrase que je viens de prononcer. Est-ce bien français, cette connerie ? Faudrait pas que je me tourne en ridicule comme ça...
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Qaeli Kath

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MessageSujet: Re: Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... EmptyDim 2 Mar - 18:00

Je me demandais si tout ce que je racontais pourrait l'effrayer un peu, ou du moins le pousser à se méfier. Je fais partie des gens qui ont du mal à envisager ce que les autres peuvent penser, et je réagis généralement trop tard : les mots m'échappent plus vite que la pensée ne me submerge. Mais il avait l'air de pas s'en faire. Il a simplement hoché la tête à mon histoire de guitare-massue, l'air de dire "je comprends", ou "je vois ouais". J'avais par contre guetté une réaction quelconque après ma "petite brebis". Rien. J'aurais vraiment pas aimé à sa place. Je crois que je me serais levé pour aller montrer qui était la brebis au pauvre mec qui aurait le malheur de m'appeler comme ça. Est-ce que je devais y comprendre qu'il acceptait parfaitement que je le vois comme une brebis ? Ca lui allait pas tellement de toute façon. Enfin du peu que j'arrivais à cerner du personnage. Je ris intérieurement à cette dernière phrase pensée. Cerner les gens, c'était décidément pas mon truc. Et puis c'était pas lui qui m'avait rangé d'office chez les loups ?

- Serait-ce un aveu, une presque déclaration d'amitié naissante ? dit-il en me narguant une fois encore de son joli sourire.

Par contre là, je m'étais pas attendu à ce qu'il ait quelque chose à répondre à ce qu'il voyait comme une "déclaration d'amitié presque naissante". Comme d'hab', j'avais juste dit ce qui me passait par la tête ; j'suis pas un mec de l'intellect, de la réflexion, de tout ce bordel. En somme, je venais de me rendre compte que je disais peut-être des trucs qui donnaient à l'interprétation. C'aurait été génial si c'était calculé, sauf que nan, je calculais pas grand chose, je savais pas faire.

- J'accepte, bon prince que je suis, ami Kell ! Et je vais même pousser jusqu'à t'avouer un truc. Je pouvais pas mieux tomber en arrivant sur cette île que sur un type comme toi, crois-moi !

Toujours avec son jeu de mimiques : la gagnante était celle du clin d’œil ! Ce dernier me tira, lui aussi, un sourire. Je trouvais ça un peu surfait, mais ça lui allait tellement bien. Y'a des types dont la moindre grimace peut tourner la personne en ridicule, et y'en a d'autres, du genre de Caleb, à qui finalement ça donne un truc en plus. J'aime pas trop les gens qui abusent des attitudes faciales, je trouve ça trop louche, trop pensé et calculé. Et forcément, comme j'sais pas faire, j'ai l'impression que si j'en venais à essayer le fameux clin d’œil, ça ferait super faux. Et c'est peut-être dommage, vu ce que lui arrive à communiquer avec ses milliers de clins d’œil. Ca me donnerait sûrement un air moins agressif, plus amical. Ouais non mais en fait, je préfère largement passer pour un type à sang chaud qu'un gars sympa.

- Je pense pas qu'on puisse tomber sur mieux que moi, j'vais pas te mentir, soufflais-je si sérieusement que je faillis me prendre au sérieux un instant.

Je penchais la tête sur un côté, puis de l'autre, regardais Caleb en me disant qu'en fait, j'étais vraiment sérieux quand j'annonçais qu'on pouvait pas tomber sur mieux que moi. J'étais sans nul doute le meilleur allié que l'on puisse espérer ici, et puis ça me ferait chier que les types qui m'intéressent ne soient pas de mon côté.
Je repris un large sourire avant de continuer, la tête toujours penchée sur la droite :

- T'as pas peur de t'ennuyer ici ? D'ailleurs, je crois que t'as pas répondu quand je t'ai demandé ce qui t'amenait sur Edna... Avant, parait qu'on tombait là par hasard, ce genre de trucs un peu mystique bon pour les gosses. Mais il me semble que de plus en plus de gens viennent de leur plein gré. C'est drôle. Je rêverais de me casser, et des gens payent pour qu'on les y enferme. Payent pour s'enfermer même.

Je secouais un peu la tête en baissant les yeux et entrepris quelques pas aléatoires, juste pour le bruit de mes semelles rencontrant les graviers qu'ornaient quelques carrés carrelés de la terrasse.

- J'ai entendu parler d'un coin un peu reculé de l'île où l'on mène des combats libres. 'Paraît que des types y organisent des tournois et autres conneries du genre. Ce serait cool d'y mettre un pied. Pour voir. Et puis si ça nous tente, pourquoi pas d'y participer ? me tournais-je à nouveau vers Caleb avec le plus beau sourire que je pouvais faire, faute de savoir réellement sourire uniquement lorsque je parlais de baston ou de trucs qui pouvaient pimenter un peu la situation de vie commune dans laquelle j'avais grandi.
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Caleb Ysvaa

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MessageSujet: Re: Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... EmptyLun 3 Mar - 17:00

- Je pense pas qu'on puisse tomber sur mieux que moi, j'vais pas te mentir.

Forcément, puisque je ne peux pas être dans une chambre avec un deuxième moi, pensé-je instantanément. Mais je me gardais cette réflexion pour moi, étant donné qu'il était inutile d'énoncer certaines évidences. Kell lui-même essayait sûrement de se rassurer en disant cela. Mais soit, je veux bien admettre qu'après moi, il est sans doute le type le plus cool de cette île. J'inspirais une bouffée d'air frais, plissant les yeux pour ne pas être ébloui par le soleil. Je sais d'expérience que lorsque je fais ça, les filles n'y résistent pas la plupart du temps. Les relations humaines, c'est si simple au fond... quand on a un joli minois et l'audace d'en être convaincu. Surtout d'en être convaincu, d'ailleurs puisque la beauté n'est qu'une donnée purement subjective altérée par l'avis que l'on se porte soi-même. J'étouffe un sourire complaisant, fier de ma philosophie improvisée.

- T'as pas peur de t'ennuyer ici ? D'ailleurs, je crois que t'as pas répondu quand je t'ai demandé ce qui t'amenait sur Edna... Avant, parait qu'on tombait là par hasard, ce genre de trucs un peu mystique bon pour les gosses. Mais il me semble que de plus en plus de gens viennent de leur plein gré. C'est drôle. Je rêverais de me casser, et des gens payent pour qu'on les y enferme. Payent pour s'enfermer même.

Il se tait quelques instants pour marcher un peu, évasivement. Puis il reprend.

- J'ai entendu parler d'un coin un peu reculé de l'île où l'on mène des combats libres. 'Paraît que des types y organisent des tournois et autres conneries du genre. Ce serait cool d'y mettre un pied. Pour voir. Et puis si ça nous tente, pourquoi pas d'y participer ?

Je me répète mentalement les questions pour évaluer les réponses possibles. Attend-il vraiment des réponses ? J'ai du mal avec les interrogatoires, je ne suis pas assez sage pour m'y astreindre. Je préfère m'esquiver. Faute d'avoir le courage de me souvenir de toutes ses questions, je choisis de répondre grossièrement à ce que mes souvenirs m'ont permis de retenir.

- Tel que tu me vois je suis une sorte d'exilé, loin de ma patrie. Je ne serais pas venu me faire oublier dans un si petit patelin. J'aime pas trop me restreindre tu vois. Mais mes parents ont jugé qu'il n'y avait rien de mieux pour mes études qu'un endroit où le stock de population serait ... réduit, histoire que je batifole moins. De la daube en boite, comme idée, si tu veux mon avis. Cette théorie est purement fumeuse.

Je rage encore. Lorsque mes parents m'ont annoncé la nouvelle, la seule façon d'exprimer mon mécontentement a été de cogner du poing le pauvre mur qui se trouvait près de moi. Je porte encore les marques de cette rencontre pour le moins fracassante. Après cela, j'ai eu beau m'époumoner à leur dire que je n'avais pas besoin de telles mesures stupides pour mes études, que mes bulletins ont toujours été excellents. Ils n'ont rien voulu entendre, prétextant qu'ils étaient simplement las de me voir trainer dehors sans arrêt. Bref, une connerie de parents qui se cherchent un excuse pour se débarrasser d'un gosse qui ne correspond pas à leurs attentes.

- Y a ce genre de choses dans ce trou paumé ? Mon cher, je te suis. Tu y vas souvent ?

Je lui fais signe que je suis prêt à le suivre. Je me doute qu'il a du mal à croire que je me bats. Un mec beau gosse qui se plait à jouer de ses charmes ne peut décemment pas risquer son joli minois, hein ? Paradoxe de mon existence, j'aime les risques et je n'ai pas peur des séquelles. Tout simplement parce que ce ne seront que des preuves supplémentaires que je suis un mec vivant. J'suis pas vide, je vis putain. Et j'aime les enjeux.
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Qaeli Kath

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MessageSujet: Re: Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... EmptyMar 4 Mar - 15:32

- Tel que tu me vois je suis une sorte d'exilé, loin de ma patrie. Je ne serais pas venu me faire oublier dans un si petit patelin. J'aime pas trop me restreindre tu vois. Mais mes parents ont jugé qu'il n'y avait rien de mieux pour mes études qu'un endroit où le stock de population serait ... réduit, histoire que je batifole moins. De la daube en boite, comme idée, si tu veux mon avis. Cette théorie est purement fumeuse.

J'ouvre des yeux ronds. Comment est-ce que des gens pourraient envoyer leur enfant sur une île dont on ne revient jamais ? Inconscience ou bien plutôt désir ardent de se débarrasser de la progéniture ? Caleb avait l'air d'être quelqu'un de cultivé, ou du moins intelligent. Certes, les enfants ne tiennent pas forcément ce genre de prouesses de leurs parents, mais je serais étonné d'apprendre que ceux de Caleb étaient des gens cons. Peut-être pas si étonné que ça, en y repensant. C'est quoi c'te punition à deux balles ? Envoyer le fils à sa perte parce qu'il drague plus qu'il ne travaille(rait) ? J'examine Caleb tout du long de sa silhouette. Pourquoi est-ce que tu t'es pas défendu ? Pourquoi t'as pas préféré fuir plutôt que de te laisser enfermer dans une cage dorée ? Qu'est-ce qui a fait que tu as posé le pied ici, alors que tant d'autres lieux moins drôles à vivre j'imagine mais plus libres t'étaient ouverts ? Je concevais pas vraiment le sale plan mafieux qui aurait mené Caleb ici s'il avait montré de la résistance. Si ça se trouve, il savait pas où il était. Il sait même peut-être pas qu'on ne peut pas partir d'ici.
Comme il se tait, j'ouvre la bouche pour lui poser de nouveau une tonne de questions, mais il a bien sûr fallu qu'il rouvre la sienne pour répondre à l'une de mes précédentes interrogations.

- Y a ce genre de choses dans ce trou paumé ? Mon cher, je te suis. Tu y vas souvent ?

Je ris un peu moqueusement à son "mon cher". J'ai la tête d'un prince ou bien...? Preuve de plus certainement qu'il ne sort pas de n'importe où. Si je me mettais à faire des courbettes comme dans les films de capes et d'épées, il comprendrait peut-être que son attitude, il peut la mettre de côté, avec moi en tout cas. Mais je me ravise, repensant à ma "petite brebis" qu'il n'avait pas saisi me semble-t-il.

- J'y ai pas encore mis les pieds, j'en ai juste entendu parler. Si ça s'trouve, on m'a dit d'la merde. Ce serait probable, je connais pas grand monde qu'organiserait un truc comme ça sachant que je pourrais y participer...terminais-je d'un haussement de sourcils et d'un large sourire dévoilant tous mes crocs.

Je rangeais les mains dans les poches de mon jean, et refis un tour de la terrasse. J'avais encore quelques doutes quant au fait qu'il se battrait s'il en avait l'occasion. Trop propre sur lui, le bébé brebis, riais-je intérieurement. Il me faisait un peu penser à Louis, sauf que Louis prenait jamais part aux bastons. Il se prenait un peu pour l'intellectuel du groupe, j'pense. En même temps, entre Kris le moralisateur et Marc l'idiot de service, on faisait une fine équipe. Je me tournais de nouveau vers Caleb. Lui, ce serait quoi...? Le charmeur, quelque chose comme ça. Ouais, il nous manquait un beau gosse dans l'équipe pour être une vraie team de gagnants.

- Faudrait que tu rencontres les autres, ceux avec qui je traîne d'habitude. C'sont pas des lumières, mais ils peuvent être cools... Et au pire, si tu peux vraiment pas les saquer, ils ont pas spécialement besoin de moi pour vivre. Enfin si, mais bon, moi j'ai pas b'soin d'eux !

Je me re-penchais sur le bord de la rambarde. Encore une envie soudaine. L'appel du vide, quelque chose du genre. Louis avait le vertige, et j'aimais bien faire ça quand il était là, ça le faisait flipper, et j'aimais bien qu'il essaye de m'attraper les bras pour me tirer en arrière. Comme si j'comptais sauter, hun. L'idiot...

- Enfin faudra qu'on aille voir un soir. Le soir c'est "meilleure ambiance" tu comprends ? Et puis j'pense pas qu'ils organisent ça en plein jour, c'est pas trop autorisé de se foutre sur la gueule, bizarrement !
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Caleb Ysvaa

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MessageSujet: Re: Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... EmptyDim 20 Avr - 18:20

- J'y ai pas encore mis les pieds, j'en ai juste entendu parler. Si ça s'trouve, on m'a dit d'la merde. Ce serait probable, je connais pas grand monde qu'organiserait un truc comme ça sachant que je pourrais y participer...termine-t-il d'un haussement de sourcils et d'un large sourire dévoilant tous ses crocs.

Il fait un tour de terrasse, comme une ronde de vainqueur après un combat. Sa prétention me plait, elle m'amuse. C'est clair qu'avec son allure, personne n'oserait douter de ses capacités de combattant. Pas comme moi, hein ? Petit gringalet de la ville frimeur et prétentieux, bourgeois qui ne veut pas se salir les mains. Le rôle me plait, jouer les Casanova, ça me va comme un gant. Mais pour ce qui est de me salir les mains, tout dépend. Un peu de sang et de sueur ne ternit pas la réputation d'un flambeur viril et séducteur. Je ne fais pas partie des chochottes de basse catégorie qui fuient l'action, bien au contraire. Et je plais d'autant plus ! Je ne peux m'empêcher de sourire, un sourire plein de suffisance et d'assurance.

- Faudrait que tu rencontres les autres, ceux avec qui je traîne d'habitude. C'sont pas des lumières, mais ils peuvent être cools... Et au pire, si tu peux vraiment pas les saquer, ils ont pas spécialement besoin de moi pour vivre. Enfin si, mais bon, moi j'ai pas b'soin d'eux !

Je me tourne vers lui, intrigué. Les autres ? Un nouveau monde à conquérir, une fois de plus. Pourquoi pas, après tout.

- Enfin faudra qu'on aille voir un soir. Le soir c'est "meilleure ambiance" tu comprends ? Et puis j'pense pas qu'ils organisent ça en plein jour, c'est pas trop autorisé de se foutre sur la gueule, bizarrement !

Coup de tête vers l'arrière, offrant mon visage à la fine brise. Je plisse les yeux. Puis, comme si je venais seulement d'entendre ces paroles, je baisse les yeux vers les siens.

- Et tes potes, ils participent aussi, à ce genre de petit amusement de gladiateur nocturne ?

La question est dénuée de toute moquerie, je m'interroge. Le gars que j'ai vu tout à l'heure n'avait pas franchement l'air d'un bagarreur. Je me demande tout à coup.. Avec quel genre de types peut bien traîner Kell ? Avant même de m'en rendre compte, la question franchit mes lèvres teintée d'un air songeur incontrôlé.

- Je me demande comment ils sont, tes compagnons de galère...
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Qaeli Kath

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MessageSujet: Re: Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... EmptyMar 22 Avr - 15:05

Un courant d'air frais me fit frissonner, quand Caleb daigna me regarder dans les yeux.

- Et tes potes, ils participent aussi, à ce genre de petit amusement de gladiateur nocturne ?

Hmm. Il était clair que Louis ne se prêterait jamais à ce genre de jeu. Il était trop bien éduqué, trop propre sur lui, trop...précautionneux. D'ailleurs, je me demandais pourquoi est-ce qu'un mec comme Louis passait son temps avec les bras cassés que Marc, Kris et moi étions. Avec Kris, on était persuadés que Louis nous fréquentait en cachette. Avec des parents comme les siens, en même temps. Enfin non, d'manière générale, on s'en foutait, du moment qu'il était avec nous.
Pour ce qui était de Marc, il flippait de se prendre des coups, c'était évident qu'il participerait pas à ça non plus. Il aimait bien jouer les durs, mais suffisait de le connaître un p'tit peu, et on s'rendait bien vite compte que c'était que d'l'air. C'était pas un dégonflé, mais plutôt le genre à ouvrir sa gueule pour faire rire.
Et enfin, Kris. Si je participais, il m'y accompagnerait, mais après, y participer de lui-même, pour le fun de se donner sur la patate, j'pense pas qu'ce soit son truc. A moins qu'il y gagne un truc important. Mais il savait se battre, ça, ouais, j'pouvais en faire les frais. Je soupirais. C'est dur aussi, d'frapper un pote. Sérieusement.

- Je me demande comment ils sont, tes compagnons de galère... termina Caleb d'une voix douce.

Je fronçais un peu les sourcils.

- Ils sont p't'être pas à l'image de ce qu'on peut voir dans les films, comme genre de potes. Mais ils sont cools, quand on prend le temps de les connaître. J'suppose. J'balance un peu des phrases de block-busters américains, à défaut d'pas savoir jacter correctement. Après j'crois que Kris t'aime moyen, ris-je. Faut pas lui en vouloir, il est un peu possessif envers moi, et les autres. Forcément, tu sors de nulle part, et tu t'fais remarquer...

Je jaugeais Caleb de la tête aux pieds. En même temps, s'il en a l'habitude comme j'avais cru l'comprendre, il devait aussi avoir l'habitude des récalcitrants du genre de Kris. Je me demandais c'qui faisait que Caleb était aussi tape-à-l'oeil. C'est pas comme si c'était le premier à capter mon attention, mais généralement, ça s'passe plus vite, et ça dure moins longtemps. Ca f'sait pas si longtemps là, mais j'aimais pas le truc qui me faisait penser que ça durerait, cette fois. Je savais pas dire si c'était un bien ou un mal. Y'a que le temps pour me le dire de toute manière, je voulais pas y penser, certainement en partie parce que j'étais incapable de ce genre de réflexion.

- Mais j'suis le mieux, ricanais-je. Enfin, "le mieux". Le chef quoi haha. Nan, en vrai, le chef c'est plutôt Kris. Il a un vrai caractère de leader, le mec qui mène calmement ses troupes au combat, tu vois ?

Disant cela, je donnais deux trois faibles coups de poings contre le vent et me mordais le coin de la lèvre. Je regardais un instant le ciel et, fatigué de rester là à rien faire, je tapais un grand coup dans mes mains :

- Bon, on bouge, ou tu veux rester sur le toit à regarder les nuages et écouter les oiseaux chanter ?! J'aimerais bien savoir comment ça s'passe cette histoire de combats sur la plage !
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Caleb Ysvaa

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MessageSujet: Re: Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... Bien commencer, fait. Maintenant, ne pas mal finir... EmptyVen 25 Avr - 11:59

- Ils sont p't'être pas à l'image de ce qu'on peut voir dans les films, comme genre de potes. Mais ils sont cools, quand on prend le temps de les connaître. J'suppose. J'balance un peu des phrases de block-busters américains, à défaut d'pas savoir jacter correctement. Après j'crois que Kris t'aime moyen. Faut pas lui en vouloir, il est un peu possessif envers moi, et les autres. Forcément, tu sors de nulle part, et tu t'fais remarquer...

Je hoche la tête silencieusement. En temps normal, j'aurais sûrement eu une petite pique à lancer, histoire de taquiner Kell sur ses amitiés. Peut-être que c'est l'air et l'ambiance trop mièvre d'une discussion sur le toit qui me chamboule mes habitudes. Je tique. Un brin de nostalgie ? Toujours est-il que je ne dis rien. J'écoute seulement mon interlocuteur raconter l'amitié.
Mes dix secondes de sérieux écoulées, j'en reviens au fait. Kris ne m'apprécie pas trop. Je pouffe en mon fort intérieur. Ça ne serait pas le premier. Être populaire, toujours à la lumière, c'est aussi avoir affaire à des jaloux ou des méfiants. Sinon, la vie serait fort peu intéressante, hein ? J'm'en balance, d'avoir des rescapés hostiles à mon charme. J'veux dire, ça ne m'attriste pas. Parfois, je me dis même que je les préfère.
Kell est un peu comme une énigme entre les deux extrêmes. Il me porte de l'intérêt sans être un admirateur gagné d'avance. Ou même un admirateur tout court. Je l'intéresse visiblement -puisqu'il est toujours là avec moi-, il a du répondant et ne me laisse pas mener la discussion, il n'est pas béat devant mes charmes naturels fous et il m'intéresse toujours malgré une conversation qui commence à durer depuis un petit moment tandis qu'habituellement je me lasse en un temps record.

- Mais j'suis le mieux, ricane-t-il. Enfin, "le mieux". Le chef quoi haha. Nan, en vrai, le chef c'est plutôt Kris. Il a un vrai caractère de leader, le mec qui mène calmement ses troupes au combat, tu vois ?

Il bastonne le vent sans conviction et se mord le coin de la lèvre. Oh oh ! Sexy un peu, le petit loup ! Il devait être assez populaire aussi, mine de rien. Du genre, sombre et froid, le mystérieux séducteur qui ne s'attache pas ! J'imagine un Kell héros de film, un bagarreur insensible qui finit avec la belle blonde à la fin. Je tords les lèvres de satisfaction : le rendu est beau.
Il tape alors un grand coup dans ses mains, m'arrachant à mes réflexions de producteur cinématographique.

- Bon, on bouge, ou tu veux rester sur le toit à regarder les nuages et écouter les oiseaux chanter ?! J'aimerais bien savoir comment ça s'passe cette histoire de combats sur la plage !

Je ris et place les mains dans mes poches, sans empressement aucun. Je lève un sourcil, grand maître des apparences que je suis et lui susurre :

- Mais avec plaisir mon petit loup, va, montre moi le chemin de la débauche ! J'éclate de rire avant de poursuivre, Je suppose qu'il ne suffit pas de choisir un carré de sable au hasard sur les plages de cette île, il faut donc que tu nous guides.

Petit clin d’œil de ponctuation, auquel il doit maintenant être habitué, puis d'un geste bien tracé du bras je lui montre la porte.

- Après vous mon cher !
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